Des rapports d’organisations de la société civile et de défense des droits humains pointent du doigt un recul en matière de promotion des libertés d’expressions et de manifestations au Togo. L’emprisonnement des journalistes, la suspension ou la fermeture des organes de presse et l’interdiction régulière des manifestations publiques sont les preuves qu’avancent ces rapports. Préoccupée, la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) a réuni des journalistes du 16 au 17 décembre à Kpalimé. Les échanges sont sanctionnés par une Déclaration dite de Kpalimé.
Les auteurs de la déclaration de Kpalimé ont dénoncé l’interpellation des journalistes. Le document déplore une grave régression de la liberté de presse caractérisée par l’incarcération des journalistes et la fermeture ou suspension des organes de presse par les autorités.
La déclaration de Kpalimé révèle qu’il arrive même que dans l’exercice de son métier, le journaliste subit des agressions des forces de l’ordre qui l’arrêtent arbitrairement ou saisissent ses outils de travail.
Face à ce tableau, la trentaine de professionnel de médias ayant participé à l’atelier de « renforcement des capacités sur la promotion des libertés d’expression et de manifestations en vue de l’instauration d’une véritable base démocratique au Togo » ont dénoncé les entraves tous azimuts à la liberté de presse, les agressions dont les journalistes, les défenseurs des droits de l’Homme et les activistes de la société civile sont victimes.
Droits humains des journalistes
Pour les signataires de la déclaration de Kpalimé, le nouveau code de la presse modifié ne garantit pas totalement le droit d’expression aux journalistes togolais. Une relecture s’impose.
« Nous exigeons la révision ou la relecture du Code de la presse, notamment les articles 3 alinéa 2, 5 (relatif à la presse en ligne) et 156 pour la dépénalisation des nouveaux supports médiatiques par les professionnels des médias », demandent les journalistes.
Dans la même logique, ils exigent la mise en liberté sans conditions des journalistes emprisonnés, Ferdinand AYITE et Joël EGAH.
Parallèlement procéder à la suppression de toutes les dispositions liberticides du Code de la presse.
Par ailleurs, ces journalistes exhortent les autorités politiques à opter pour le droit de réponse et à procéder à la libération sans conditions de tous les prisonniers d’opinion.
Notons que l’atelier de la LTDH s’inscrit dans le cadre de son projet intitulé « Projet de promotion des libertés d’expressions et de manifestations en vue de l’instauration d’une véritable base démocratique au Togo ».