Djagori, un village situé dans la région des Savanes, connait un apaisement grâce au champ de riz communautaire baptisé « Champ de la Cohésion ». Situé dans une Zone d’Aménagement Agricole Planifiée (ZAAP), ce domaine agricole est une initiative conjointe de 3 groupes d’épargnes, à savoir Bouka-Tikpa, Tanalafiè et Chechessou-Tikpa.
Cette entreprise audacieuse a été rendue possible grâce à leur détermination et à l’appui de l’Agence Nationale d’Appui au Développement à la Base (ANADEB), visant à promouvoir la paix et la cohésion sociale au sein de la communauté.
En effet, le village de Djagori a connu des périodes où la paix et la cohésion sociale étaient difficilement établies.
Une initiative d’apaisement social
Afin de restaurer cette unité, l’initiative s’est concentrée sur l’activité agricole, unifiant les membres autour du « Champ de la Cohésion ».
« Étant donné que nous sommes issus d’un même village dont l’activité principale est l’agriculture, il y a peu d’AGR. Nous prenons donc rarement des prêts sauf en saison pluvieuse pour les investissements dans l’agriculture et nous les remboursons à la récolte avec des intérêts », a expliqué Sandrine N’barma, membre du groupe Chechessou-Tikpa.
L’objectif ultime de cette initiative est de dynamiser les groupements et de former des groupes solides. Les 75 membres de Djagori investissent leur temps pour obtenir un rendement optimal sur les 3 hectares du champ de riz, situé dans l’Agropool légué par l’État. L’accompagnement technique fourni par l’ICAT joue un rôle crucial dans cette démarche.
Champ de la Cohésion, des avantages considérables
Les membres ont rapidement constaté les avantages de cette approche. Koko Nadouni, présidente du groupe Tanalafiè, a exprimé sa gratitude envers l’ANADEB pour cette opportunité.
« C’est grâce au groupe que nous arrivons à financer ce champ depuis 3 ans. Aucun des trois groupes n’y croyait au début quand l’ANADEB nous l’expliquait. Mais avec plus d’explications, nous avons fini par comprendre que c’était dans notre intérêt de fructifier le peu que nous avons », a-t-elle martelé.
Initiés en 2009 à travers le Projet de Soutien aux Activités Économiques des Groupements (PSAEG), les groupements d’épargne et de crédit sont promus par l’ANADEB au sein des communautés.
A ce jour, la région des Savanes compte 145 groupements d’épargne, regroupant 3 886 membres dont 3 595 femmes. Ensemble, ils ont mobilisé un total de 95 887 235 francs CFA, avec 83 573 075 francs CFA de prêts en cours.
Cette réussite du Champ de la cohésion témoigne de l’impact positif des initiatives communautaires soutenues par l’ANADEB, non seulement sur l’économie locale mais également sur la cohésion sociale au sein des communautés.