Le combat contre la criminalité maritime bénéficiera d’un important appui judiciaire désormais. Depuis mercredi, des acteurs du système judiciaire reçoivent une formation afin d’être en mesure de donner un coup de pousse au combat contre ce phénomène qui sévit actuellement dans le Golfe de Guinée. Ouverte Pius Agbetomey, ministre togolais en charge de la justice, la formation a pour but de renforcer leurs cadres de gouvernance et d’application de la loi afin d’aboutir à l’efficacité et à l’effectivité des poursuites des présumés auteurs des infractions d’espaces maritimes.
Une vingtaine d’experts judiciaires à savoir des procureurs, des enquêteurs, et agents d’application des lois bénéficient de cette formation. Ils renforcent leurs capacités en droit maritime, en vue de s’adapter au nouveau contexte. Cette formation comprend également des cas pratiques, basés sur des dossiers réels ou fictifs, qui seront à l’étude.
La formation est co-organisée par l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), la CEDEAO et le gouvernement. Elle s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à la stratégie maritime intégrée d’Afrique de l’Ouest (SWAIMS) financé par l’Union Européenne.
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A l’ouverture de la rencontre, le ministre togolais en charge de la justice a déploré la montée de la criminalité maritime dans le Golfe de Guinée. Pour lui, le domaine maritime est une grande préoccupation du gouvernement togolais qui a mis en place de l’Organisation de l’action de l’Etat en Mer (ONAEM) qui comprend le Haut Conseil pour la Mer (HCM), les services du Conseiller à la mer et la Préfecture maritime.
A l’issue de la formation, les participants doivent se familiariser avec le droit international de la mer en général et la convention des Nations unies sur les droits de la mer en particulier. Ils devront également se familiariser avec les instruments juridiques internationaux et togolais applicables à la lutte contre la criminalité.
Contre la Criminalité maritime
Par ailleurs, les participants devront cerner les enjeux de la criminalité maritime transnationale au regard de l’expérience à l’exercice annuelle African Némo tenu en janvier dernier.
« Il nous souvient que le 9 mai dernier, 9 pirates tentaient de détourner dans les eaux togolaises, un pétrolier. Grâce à l’intervention de la marine togolaise, les mis en cause ont été neutralisés. Une procédure judiciaire a été ouverte et suit son cours. Le présent séminaire vient à point nommé pour nous permettre de nous approprier de meilleures méthodes et outils pour aboutir efficacement à la gestion du cas suscité et aussi d’appréhender avec justesse les impacts des mesures juridiques que nous mettons en place pour les poursuites liées aux infractions maritimes », a déclaré Pius Agbetomey.
Odette Kouao, Juriste, Chargée des questions de sécurité maritime à la Commission de la CEDEAO, la rencontre de Lomé s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la SMIC.
« Il ne s’agit pas seulement d’arrimer les pays de l’Afrique de l’Ouest à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, mais également de renforcer leurs cadres de gouvernance et d’application de la loi afin d’aboutir à l’efficacité et à l’effectivité des poursuites des présumés auteurs des infractions d’espaces maritimes ainsi que des dispositions pratiques opérationnelles », a précisé Mme Kouao.
Bruno Hamses, Chef section politique de la délégation de l’Union Européenne au Togo s’est félicité du rôle que joue le Togo dans la sous-région. Le Coordonnateur du Système des Nations Unies, Damien Mama a aussi salué le leadership du Togo dans la lutte contre la criminalité maritime dans le Golfe de Guinée.
Stanislas Baba, ministre togolais conseiller à la mer a fait remarquer que le Togo a fait évoluer son droit maritime avec l’adoption d’un code de marine marchande. Il a ajouté que le pays a également renforcé ses capacités avec l’existence des mesures de lutte contre la criminalité maritime.
Ladite formation prend fin samedi à Lomé.