La première réunion du Comité de suivi de mise en œuvre des décisions de la CEDEAO s’est achevée mardi à Lomé. Elle a permis aux membres de cet organe de recueillir les positions exprimées par les parties prenantes togolaises dans un rapport qui sera transmis aux facilitateurs ghanéen, Nana Akufo-Addo et guinéen, Alpha Condé. La rencontre a également été l’occasion pour le président de la Commission de la CEDEAO d’annoncer les initiatives prises pour une assistance électorale au Togo. A l’issue, l’opposition a exprimé une déception pour le fait que la question de la CENI n’ait pas été tranchée. Le pouvoir, à travers le ministre Gilbert Bawara, assure que le processus continue et qu’il revient à l’opposition de rattraper le train. Les facilitateurs sont annoncés à Lomé pour tout trancher.
A la reprises des travaux du Comité de suivi mardi, le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Brou a rendu compte aux parties prenantes togolaises des initiatives prises pour une assistance électorale. A la suite, la Coalition de l’opposition togolaise a soulevé ses inquiétudes et réclamer un chronogramme global et une clarification de ce qui se passe actuellement.
« Il y a un flou et nous avons besoin d’être clarifié sur les activités de la CENI. Nous avons demandé dans la salle que la CENI soit arrêtée pour le moment afin qu’un chronogramme global soit arrêté pour que les togolais puissent suivre ce qui se passe », a déclaré Brigitte Adjamagbo-Johnson.
Le représentant du président guinée, Tibou Kamara a indiqué que l’opposition togolaise a soulevé la question de la CENI qui continue de dérouler les activités alors qu’elle devrait être réformée pour des élections plus crédibles et plus transparentes.
« Il est de notre devoir de faire en sorte que la CENI connaisse la recomposition souhaitée par toutes les parties, de manière à ce qu’elle contribue à renforcer le processus électoral et à ramener la confiance en son sein et surtout qu’elle assure une participation plus inclusive de l’opposition… Il faut faire évoluer la CENI de manière à ce que l’opposition s’y reconnaisse et que ceux qui y sont, soient légitimes à travers ceux qui les ont mandatés. Cette évolution est nécessaire pour renforcer la fiabilité de l’institution…», a déclaré le ministre guinéen.
Pour M. Kamara, la question de la CENI trouvera une solution lorsque que compte rendu sera fait aux deux Chefs d’Etat facilitateurs. Le représentant d’Alpha Condé estime que l’opposition ne doit pas se dire déçue parce que les solutions seront trouvées aux inquiétudes.
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Réagissant également à l’issue de la réunion, Jean-Pierre Fabre a expliqué que l’opposition tient à la question de la CENI pour le règlement de la crise togolaise.
« Si on l’obtient, il y aura consensus. Si nous ne l’obtenons pas, il n’y aura pas de consensus », a-t-il dit avant d’indiquer que le retour dans la rue se présente désormais comme une option obligatoire.
Pour sa part, Gilbert Bawara, le Chef des délégations gouvernementale et de la majorité a estimé que la réunion a permis d’avancer. Il a demandé à la Coalition de l’opposition plus d’ouverture pour la mise en œuvre des décisions de la CEDEAO.
« Je crois qu’il faut développer davantage d’ouverture les uns envers les autres, que nous apprenons à travailler ensemble dans le cadre des institutions de la République mais aussi de manière informelle pour que chacun puisse apporter sa contribution », a dit M. Bawara.
Pour le porte-parole du gouvernement togolais, le processus va se poursuivre et que toutes les dispositions seront prises pour la réalisation des réformes constitutionnelles. Il affirme que des initiatives seront prises pour qu’un débat démocratique ait lieu à l’Assemblée nationale afin que les réformes constitutionnelles préconisées par la CEDEAO puissent être réalisées et mises en œuvre dans les délais requis.