L’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS), le parti présidé par l’ancien Premier Ministre du Togo, Agbéyomé Kodjo reste présente dans le débat politique. Samedi, le parti a fait le tour de l’actualité de l’heure avec les hommes et femmes de médias du Togo lors d’un déjeuner de presse.
Agbéyomé Kodjo a abordé plusieurs sujets allant de l’état des lieux du Togo, 56 ans après son indépendance et appelle les togolais au vivre ensemble. Il est revenu sur la lettre pastorale de la Conférence des évêques du Togo.
« Cet appel convoque chacun à une prise de conscience collective pour lever ensemble dans la justice et la fraternité les freins rédhibitoires à l’émergence d’une Nation moderne, démocratique, soucieuse des droits et des devoirs pour tous garantissant le progrès individuel de tous, et le bien- être de chacun.», indique M. Kodjo.
Abordant la sécurité intérieure et sous régionale, le président d’Obuts a laissé entendre qu’il n’y a de développement durable sans la paix et la sécurité. Il salue le climat de paix qui règne au Togo et appelle à son renforcement par la recherche du compromis. Au niveau de la sous-région, il s’est félicité de la tenue du sommet d’Abuja sur la lutte contre Boko Haram.
L’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara était en bonne place des discussions. OBUTS s’est réjouie de la disculpation de son Président. Le parti appelle la justice à dire le droit notamment en ce qui concerne le cas de son vice-président, Gérard Adja. La formation d’Agbéyomé Kodjo invite le gouvernement à accélérer la mise en œuvre du Projet d’Appui à la Reconstruction des Marchés et aux Commerçants de Kara et de Lomé. Le but est de permettre la relance effective des activités des opérateurs économiques sinistrés.
Agbéyomé Kodjo ne passe pas de vue la nécessité de la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Il accueille la nomination d’Awa Nana comme président de la Commission devant réfléchir sur les réformes mais regrette que cette commission ne soit pas fonctionnelle et que ces membres ne soient pas connus. Le patron d’Obuts appelle à nommer les membres de cette commission dans un meilleur délai.
Obuts salue les efforts de réduction des inégalités grâce aux différents programmes notamment le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) mais demande que des actions sociales vigoureuses soient entreprises en faveur des populations concernées. Ceci doit marcher de pair avec la réduction du chômage des jeunes.
L’Office togolais des recettes (OTR) et ses efforts de mobilisation de ressources ne passent pas inaperçus à OBUTS. Mais afin d’éviter de provoquer une psychose dans les milieux d’affaires dont certains acteurs désertent le pays, les dirigeants de ce parti proposent de mettre en place des modalités et mesures préalables à la mise en œuvre de l’action en recouvrement forcé en ce qui concerne le service des impôts des entreprises.
Agbéyomé Kodjo pointe du doigt les contrôles et les redressements rétroactifs récurrents de l’OTR, le retard dans la mise en œuvre des nouvelles dispositions du nouveau code des investissements et l’API-ZF qui pénalisent la compétitivité des entreprises et ralentissent l’investissement et de facto la création d’emplois en faveur des jeunes.
Au sujet du processus de décentralisation et des élections, la position du parti n’a pas changé. Obuts dénonce le refus de débat avec les acteurs politiques sur le sujet avant l’envoi des projets de loi au Parlement.
« La formation politique OBUTS exhorte le gouvernement à ouvrir le débat, afin qu’ensemble nous portions consensuellement ce projet de grande importance pour le développement de toutes les localités de notre pays », a dit M. Kodjo.
Pour le patron d’OBUTS, il faut certes hâter le pas, mais sans précipitation, pour engager le processus de décentralisation du Togo, avec méthode, doigté, et intelligence.