Alassane Ouattara, Chef d’État de la Côte d’Ivoire a annoncé samedi dernier avoir accordé une grâce présidentielle à son prédécesseur, Laurent Gbagbo. Le gracié courait une peine de 20 ans d’emprisonnement dans son pays pour une affaire de braquage de la BCEAO. Une sentence tombée en 2018, en son absence alors qu’il se retrouvait en prison à la Cour Pénale Internationale (CPI) à la suite de la crise post-électorale de 2010-2011.
L’actuel président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a annoncé dans son discours à la nation à la veille du 62e anniversaire de l’indépendance du pays. Pour lui, il s’agit d’une décision qui entend renforcer la cohésion sociale.
« Dans le souci de renforcer la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant la grâce présidentielle à M. Laurent Gbagbo. J’ai également demandé qu’il soit procédé au dégel de ses comptes et au paiement de ses arriérés de rentes paiement de ses arriérés de rentes viagères », a-t-il dit.
Les réclamations de Gbagbo
Laurent Gbagbo réclamait en effet depuis son acquittement par la CPI que l’État ivoirien lui verse les arriérés de rentes viagères dues aux anciens présidents, et qui avaient été gelés lors de sa détention à La Haye. Une sommes estimée à 3 millions d’euros si le barème lui est appliqué rétroactivement sur 10 ans. M. Gbagbo trouve donc gain de cause suite à la décision Ouattara.
Cette condamnation dans l’affaire de casse de la BCEAO faisait en réalité objet de discussions entre le camp Gbagbo et le pouvoir ivoirien depuis deux ans, avant même son acquittement définitif par la CPI en 2021.
Rappelons que cette grâce intervient dans un contexte de réconciliation politique enclenchée fin 2020. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se sont rencontrés en tête à tête en juillet 2021. Un an après, ils ont tenu une autre rencontre, cette fois-ci à trois avec l’ancien président, Henri Konan Bédié à Abidjan.
Ce samedi Laurent Gbagbo a donc été gracié mais pas amnistié. Cela fait une différence sur le plan juridique. L’amnistie efface la condamnation et restaure l’intégralité des droits civils et politiques.