Au Togo, des députés ont démarré lundi une tournée. Ils entendent sensibiliser les populations sur l’initiative de changement de la constitution. La tournée se déroule sans les députés du Nouvel engagement togolais (NET) qui ont décidé de ne pas s’associer à l’initiative prise par la majorité parlementaire. Ce parti appelle le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé à faire abandonner la réforme.
Gerry Taama, le président du NET dénonce la procédure qui a abouti à l’organisation d’une telle mission. Le député affirme que son groupe parlementaire n’a pas été consulté et que les députés de son parti ont été invités par SMS, en date du 6 avril, à se déplacer à l’intérieur du pays pour prendre part à la tournée d’information et d’écoute des populations sur le changement de la constitution.
« Le lendemain, des députés, tous de la majorité, ont appelé ceux du NET pour les informer de se rendre à de différents endroits du territoire, souvent sans aucun lien avec leur circonscription électorale, pour entamer cette mission. Les documents liés à la mission ne leur seront remis qu’à l’entame de la mission sur le terrain », lit-on dans le communiqué du NET.
Pour M. Taama, « le contexte de cette tournée, les éléments de langage, les critères de formation des équipes, le choix des préfectures, la durée de la mission … devraient être discutés soit lors d’une réunion avec les présidents de groupes parlementaires et le bureau de l’Assemblée nationale » ou au mieux au sein d’une commission ad’hoc, ou figurent ces présidents de groupes parlementaires.
Le président du NET estime que l’absence de toute concertation avec le groupe parlementaire NET-PDP est significative d’une exclusion des députés de ce groupe. Il précise alors avoir informé le bureau de l’Assemblée nationale de son opposition à la procédure ainsi que le refus des députés du NET de participer dans ces conditions à la tournée.
Abandonner le changement de la Constitution
Au sujet de la révision constitutionnelle, Gerry Taama demande au président de la République, qui a pris l’initiative de renvoyer le texte en seconde lecture, de faire faire abandonner cette tentative de changement de la constitution par sa majorité parlementaire et à continuer l’expérimentation de la constitution modifiée le 15 mai 2019.
« Tous les sondages effectués par le parti Nouvel Engagement Togolais auprès des populations togolaises sont unanimes : cette nouvelle constitution est impopulaire, inopportune et non indispensable », a écrit le président du NET.
Pour finir, le NET appelle à l’organisation dans les meilleurs délais les élections législatives et régionales et à se pencher sur les problèmes sociaux cruciaux du moment qui sont entre autres les coupures du courant, la vie chère et le chômage endémique des jeunes.