Jean-Pierre Fabre met sa menace à exécution. Le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) avait exprimé le 27 mai dernier son mécontentement dans une lettre adressée au ministre de l’administration territoriale. Il remettait en cause l’orientation des travaux de la Concertation Nationale des Acteurs politiques (CNAP). M. Fabre a annoncé lundi la suspension de la participation de son parti aux discussions.
La suspension est contenue dans une nouvelle lettre adressée ce 12 juillet au ministre de l’administration territoriale, Payadowa Boukpessi.
« Nous ne pouvons nous retrouver cantonnés dans un rôle d’accompagnateur et de faire-valoir, pour une opération de saupoudrage ou de replâtrage du cadre électoral de notre pays, que l’ensemble des populations togolaises juge inique et propice à la fraude en faveur du pouvoir en place », a écrit Jean-Pierre Fabre au ministre.
Dans sa lettre, l’ANC rappelle que pour l’amélioration de ce cadre électoral, la communauté internationale a formulé, par l’intermédiaire de l’Union Européenne (UE), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et les Nations Unies (PNUD), à maintes reprises, à travers de nombreux rapports d’observation et d’évaluation des élections et des processus électoraux au Togo, « des recommandations pertinentes qui sont demeurées lettres mortes à ce jour ».
Le parti dit suspendre pour ces raisons sa participation aux travaux de la Concertation Nationale des Acteurs Politiques (CNAP) dans l’attente d’une réaction positive de la part du gouvernement.
L’ANC tient au cadre électoral
L’ANC s’attend à ce que ses propositions de réforme du cadre électoral ainsi que des propositions de mesures spécifiques d’apaisement du climat sociopolitique, objets des préoccupations exprimées soient prises en compte.
« L’ANC reste ouverte à toute discussion permettant de garantir au peuple togolais, son droit inaliénable de choisir librement ses dirigeants à travers des élections régulières, libres et transparentes ainsi qu’une vie paisible et décente dans la sécurité », a conclu Jean-Pierre Fabre.
Notons que le 27 mai dernier, avait exprimé ses préoccupations suite au « rejet par la Concertation Nationale des Acteurs Politiques (CNAP) » de ses propositions, « visant notamment la transparence et l’équité des consultations électorales ».
M. Fabre avait dit dans cette première lettre que «l’ANC se verra contrainte de ne pas s’associer au semblant de consensus qui se dessine contre son gré ».
Le 16 juin 2021, le parti a adressé un deuxième courrier au ministre de l’administration territoriale sur le même sujet, et sollicité une rencontre avec vous pour « clarifier la situation avant de poursuivre les discussions au sein de la CNAP ».
On apprend qu’une rencontre a eu lieu le 1er juillet 2021 avec Payadowa Boukpessi. L’ANC dit noter que « malheureusement, cette démarche n’a pas trouvé une oreille attentive » de la part du gouvernement.