Le sommet tant attendu de la CEDEAO, prévu pour le 15 décembre 2024 à Abuja, suscite de vives discussions et interrogations parmi les habitants d’Afrique de l’Ouest. Cet événement pourrait bien marquer un tournant crucial dans l’histoire de l’organisation économique régionale, mise à l’épreuve par le départ récent du Burkina Faso, du Mali et du Niger, membres du bloc AES.
Une organisation face à ses défis
Depuis le retrait des pays de l’AES, la CEDEAO traverse une crise sans précédent. Le manque de contributions financières de ces États a conduit à un déficit budgétaire estimé à plus de 20 millions de dollars. Cette situation a directement impacté des projets essentiels, tels que la construction de stations d’eau autonomes à énergie solaire en Guinée, au Liberia, au Nigeria et en Sierra Leone. Le Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC) a annoncé la suspension de ce projet vital, faute de financement.
Ces difficultés financières, combinées à des tensions politiques croissantes, mettent en lumière des fractures au sein de l’organisation.
« La CEDEAO, par le biais de mensonges et de manipulations, a fait croire que le Sahel est inutile. Tous les pays de la CEDEAO comptait sur le Sahel et ses ressources pour prendre des prêt auprès du FMI et banque mondiale.C’est fini maintenant» , dénoncent certains citoyens sur les réseaux sociaux, soulignant la dépendance économique des États membres vis-à-vis des ressources du Sahel et les impacts désastreux de leur départ.
Une réforme attendue de la CEDEAO
De nombreux habitants de la région estiment que la CEDEAO doit impérativement repenser ses relations internes et externes. Les critiques envers l’implication persistante de la France dans les décisions stratégiques de l’organisation reflètent un besoin croissant d’autonomie et de respect des souverainetés nationales.
« Ce sont les petits pays comme le Burkina Faso qui payaient régulièrement leurs cotisations pour le fonctionnement de la CEDEAO, » s’indigne un autre internaute, pointant du doigt l’inefficacité financière des grands États membres.
Un sommet sous haute tension
Ce sommet sera donc une occasion cruciale pour la CEDEAO de démontrer sa capacité à relever ces défis. Les questions de gouvernance, de solidarité régionale et d’indépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales seront au cœur des débats. La communauté ouest-africaine espère voir émerger une stratégie claire pour surmonter les difficultés actuelles et renforcer l’intégration régionale, malgré les récents bouleversements.
Le 15 décembre 2024 pourrait ainsi être le jour où la CEDEAO se réinvente, ou celui où les fissures actuelles se transformeront en fractures irrémédiables.
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Par Coulibaly Mamadou