Le Burkina-Faso, le Mali et le Niger ont annoncé dimanche 28 janvier 2024 leur retrait de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest). C’est à travers un communiqué conjoint lu sur les télévisions nationales de ces 3 Etats.
« Face à cette situation qui perdure, Leurs Excellences, Le Capitaine Ibrahim Traoré, Le Colonel Assimi Goïta et Le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, respectivement Chefs d’Etat du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest », lit-on dans le communiqué.
Les 3 Etats reprochent à la CEDEAO de s’être éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme.
Ils expliquent également que « la CEDEAO, sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses États membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur ».
« Pire, lorsque ces Etats ont décidé de prendre leur destin en mains, elle a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ; toutes choses qui ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposée par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées », pointe les 3 Etats.
La CEDEAO, loin de ses idéaux
Le Burkina, le Mali et le Niger accusent l’organisation de ne leur avoir pas porté assistance dans le cadre de la lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité.
La CEDEAO a été créée le 28 mai 1978 à Lomé par les chefs d’Etat de la sous-région dont le Général Aboubacar Sangoulé Lamizana (Burkina-Faso), le Général Moussa Traoré (Mali) et le Lieutenant-Colonel Seyni Kountché (Niger).
« Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger, constatent avec beaucoup de regrets, d’amertume et une grande déception que leur Organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme », accusent Ibrahim Traoré, Assimi Goita et Abdourahamane Tiani.
Le 16 octobre 2023, les 3 Etats avaient déjà annoncé la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Ils avaient expliqué qu’ils visent la défense collective pour la souveraineté nationale et internationale. Le Burkina, le Mali et le Niger sont confrontés aux mêmes défis politiques, sécuritaires et socioéconomiques depuis quelques années.
Bamako, Niamey et Ouagadougou comptent ainsi coordonner leurs actions et de mutualiser leurs efforts pour prendre en charge ensemble les défis posés par les enjeux actuels de paix et de développement