Les relations entre les États de l’Alliance pour l’Émergence du Sahel (AES) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont marquées par une complexité. Les tensions politiques et géostratégiques rendent improbable un retour des États de l’AES dans le giron de la CEDEAO. Même dans un contexte pareil, l’activiste togolais, André Kangni Afanou note qu’une rupture totale des liens entre les deux entités est également difficilement envisageable.
Les divergences politiques et les ambitions nationales exacerbent les difficultés d’une réintégration des États de l’AES au sein de la CEDEAO. Les États de l’AES ont emprunté des chemins politiques différents, marqués par des visions de développement distinctes et parfois conflictuelles avec celles de la CEDEAO. Les récentes crises politiques et les changements de régime dans certains de ces pays sont à la base les divergences profondes qui existent entre ces entités.
L’inévitable interdépendance
Toutefois, l’idée de couper complètement les liens avec les États de l’AES est une utopie selon l’activiste togolais, André Kangni Afanou. Pour l’acteur de la société civile, les échanges économiques, culturels et sociaux tissés au fil des décennies rendent cette éventualité peu réaliste. Les économies de l’Afrique de l’Ouest sont largement interdépendantes.
Par exemple, les routes commerciales, les projets d’infrastructure transfrontaliers et les dynamiques migratoires lient inexorablement les populations et les marchés des deux blocs. Une rupture totale des relations nuirait considérablement à la stabilité et à la prospérité de la région.
André Afanou pense que les citoyens de l’AES et de l’espace CEDEAO ont depuis longtemps développé des liens de coopération et de solidarité qui transcendent les frontières étatiques. De même, les échanges commerciaux, les alliances familiales et les projets communautaires démontrent d’après-lui une interdépendance socio-économique profonde. Une séparation stricte imposerait un isolement intolérable, suscitant probablement des mouvements de contestation et de mécontentement au sein des populations concernées.
Nécessité des réformes pour parvenir à la CEDEAES
Pour transcender ces défis, une nouvelle approche doit être envisagée : la création d’une entité regroupant les deux espaces. Cela nécessitera des réformes profondes et la mise en place de nouvelles normes de convergence. En effet, pour l’activiste togolais, les dirigeants devront faire preuve de vision et de leadership, en priorisant les intérêts collectifs au-dessus des ambitions individuelles. Une telle initiative pourrait repositionner la sous-région comme une zone d’influence majeure sur la scène internationale.
« Que soit sous la forme d’une nouvelle entité ou d’un accord entre les deux entités, il me semble effectivement que le plus important est de plaider pour que la posture de défiance soit abandonnée ici et là et que de nouvelles bases de coopérations soient pensées et implémentées. Notre « salut » à tous réside en cela », soutient le président du Centre de formation et de documentation sur les droits de l’Homme (CDFDH-Togo).
Actions concertées CEDEAO-AES
La complexité des relations entre les États de l’AES et la CEDEAO appelle à une réflexion approfondie et à des actions concertées. La construction d’une entité nouvelle, fondée sur des principes de coopération et de solidarité renouvelés, pourrait offrir une solution durable aux défis actuels.
Pour y parvenir, André Kangni Afanou pense qu’il faudra des leaders visionnaires capables de transcender les intérêts particuliers pour le bien commun. C’est à ce prix que la sous-région pourra véritablement s’épanouir et jouer un rôle significatif dans le concert des nations.
« C’est justement pour que, dès maintenant, quelque chose de vraiment durable se mette en place que je plaide pour que les uns et les autres sortent de la posture de défiance et envisagent de vrais accords gagnants-gagnants, non seulement pour les dirigeants, mais aussi et surtout pour les citoyens », a appuyé M. Afanou.
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