Le Burkina Faso vient de changer sa devise. Le pays qui forme depuis 2023, avec le Mali et le Niger, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) prend également une décision importante en ce qui concerne son adhésion à une confédération, fédération ou union d’Etats sans l’avis du peuple burkinabé.
Le sujet a été évoqué mercredi en conseil des ministres. Réuni autour du capitaine Ibrahim Traoré, le Conseil des ministres a adopté deux avant-projets de loi de révision de la Constitution.
Le premier vise à modifier la devise du Burkina Faso et revenir à l’ancienne attribuée par feu Thomas Sankara. « Unité-Progrès-Justice » va être remplacée par « La Patrie ou la mort, nous vaincrons ».
Le deuxième avant-projet concerne la possibilité de recourir, sous certaines conditions, à la consultation parlementaire pour les accords relatifs à l’entrée du Burkina Faso dans une confédération, fédération ou union d’Etats.
« Tout en maintenant l’approbation par référendum du peuple parce que la souveraineté nationale est au peuple qui l’exerce, il a été nécessaire d’y adjoindre un alinéa qui permet, en fonction des circonstances, de l’urgence et des cas de force majeure, et après avis du Conseil constitutionnel de bien vouloir y procéder, à l’approbation de ces accords qui consacre une fédération, une confédération par la voie législative », précise le communiqué du Conseil des ministres.
Le Burkina Faso de la CEDEAO à l’AES
Cet avant-projet de loi fait suite aux débats qui ont suivi la sortie du Burkina-Faso de la CEDEAO. En effet, en janvier dernier, le Burkina-Faso, le Mali et le Niger ont quitté l’instance sous-régionale, pour disent-ils, plusieurs raisons. Entre autres, l’éloignement des idéaux des pères fondateurs et du panafricanisme et l’incapacité de l’institution de les aider à faire face aux djihadistes qui sévissent depuis 2012.
En prélude à l’annonce de janvier 2024, il y avait l’Alliance des États du Sahel (AES), encore appelée Liptako-Gourma, un pacte de défense mutuelle conclu entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso le 16 septembre 2023. L’accord est signé à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023 au Niger, contre lequel la CEDEAO menace alors d’intervenir militairement.
En juin dernier, ils ont entériné leur alliance au sein d’une « Confédération des États du Sahel » lors de leur premier sommet samedi à Niamey, une décision qui acte leur rupture avec le reste du bloc ouest-africain.
Au Burkina Faso comme ce fut d’ailleurs le cas dans les deux autres pays, cette décision a été critiquée par une frange de la politique qui accuse le Capitaine Traore d’avoir pris une mesure de telle envergure sans consulter du peuple.
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