La Cour constitutionnelle béninoise a validé mardi les candidatures de trois (3) duos retenus par la Commission électorale du pays (CENA). Reckya Madougou et Patrick Djovo, son colistier ne seront pas dans la course. Leur recours interjeté auprès de la haute cour béninoise a été rejeté. Si l’ancienne ministre de Yayi Boni n’est pas surprise, elle pointe un terrorisme juridico-politique en guise de représailles contre son parti politique.
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Au Bénin, la Cour constitutionnelle a validé les duos Talon-Talata, Kohoué-Agossa et Soumanou-Hounkpè. Ceci après avoir vidé le contentieux électoral et les visites médicales.
Reckya Madougou et Yves-Patrick Djivo avaient vu leurs dossiers rejetés par la Commission électorale nationale autonome (CENA). Il leur est reproché de n’avoir pas obtenu de parrainage d’au moins 16 députés et/ou maires. Dès lors, Mme Madougou n’est pas surprise de la suite.
« La liste définitive des candidatures qui seront appelées à compétir entre elles dans le cadre de l’élection présidentielle d’avril 2021 au Bénin, publiée par la Cour constitutionnelle, ne nous surprend guerre », a-t-elle déclaré.
Toutefois, l’ancienne garde des sceaux accuse le régime de Patrice Talon de ne organiser que « des élections exclusives ». Reckya Madougou dénonce l’exclusion des candidats de taille.
Mme Madougou et toute l’opposition béninoise décrient le système du parrainage prévu par le code électoral du pays. Pour eux, il s’agit d’un mécanisme visant à exclure les opposants.
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Du juridico-politique
En dehors de l’affaire de la candidature, l’ancienne ministre béninoise dénonce également une chasse aux opposants. Depuis quelques jours, des opposants membres du parti Le Démocrates sont convoqués par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).
« Suite à notre rencontre cet après-midi du 23 février avec les avocats de notre parti Les Démocrates, le constat du terrorisme politique qui se mue en terrorisme judicaire au Bénin est consacré. Nous sommes définitivement dans un régime qui s’enlise dans l’arbitraire », a écrit Reckya Madougou.
L’opposante de Talon relève que depuis le 22 février, les avocats de Bio Dramane Tidjani n’arrivent pas à rencontrer leur client. Elle précise que les avocats et la famille politique de M. Tidjani ignorent dans quels états psychologique, physique et sanitaire se trouve ce dernier.
Mme Madougou dénonce ainsi de graves violations des droits de la défense. Elle invite les autorités béninoises à « cesser d’instrumentaliser les procédures judiciaires pour intimider et harceler les dirigeants et les membres du parti « Les Démocrates », les opposants en général et les activistes ».
« Cette vague d’attaques judiciaires est savamment orchestrée par le pouvoir en représailles à notre volonté de participer à la prochaine élection présidentielle, à la forte mobilisation des démocrates sur le terrain et à toutes nos activités en général relevant de l’exercice des droits à la liberté de réunion et à la liberté d’association », croit-elle savoir.
L’ancienne ministre dénonce le contexte de l’intimidation, du harcèlement et des poursuites judiciaires pour réduire au silence les opinions dissidentes et divergentes.
Toutefois, elle promet vouloir continuer à mener le combat pour un retour des principes démocratiques au Bénin.
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