Au Bénin, la justice a libéré mercredi 30 prisonniers politiques quelques heures après les discussions à Cotonou entre le président Patrice Talon et son homologue français Emmanuel Macron. En l’espace de moins de 2 mois, c’est la 2è fois que les détenus de ce statut bénéficient d’une liberté provisoire. Libérés et placés sous contrôle judiciaire, ces prisonniers ont été arrêtés dans le cadre de la présidentielle d’avril 2021.
La décision de libération a été rendue publique par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Sur la liste des 30 détenus publiés par la CRIET, on retrouve, l’ancien ministre Houdou Ali sous le régime de feu Général Mathieu Kerekou. Il est d’ailleurs la seule figure de proue de l’opposition qui a recouvré sa liberté dans cette nouvelle vague après la libération en juin dernier de Ferdinand Combetti et Imorou Danialou.
La grâce du président Béninois
La décision de la justice béninoise intervient dans un contexte où Patrice Talon se montre intransigeant au sujet des prisonniers politiques.
S’exprimant mercredi sur la question à l’occasion d’une visite de travail et d’amitié du président français, Emmanuel Macron à Cotonou, M. Talon a indiqué qu’il n’est pas de ses prérogatives de libérer des ‘’riminels’’.
« Les actes qui ont accompagné leurs revendications, si ce sont des actes délictueux, criminels, ces actes doivent être punis. C’est ce qui s’est passé. Libérer les gens qui ont commis des crimes ne relève pas pour moi de l’ouverture. Cela, je peux vous le dire », a-t-il martelé devant M. Macron qui aurait demandé la libération de Mme Madougou et de M. Aïvo.
Respectivement, l’ancienne Garde des Sceaux, Reckya Madougou et le constitutionnaliste Joël Aïvo, ont été condamnés fin 2021 à 20 ans pour financement de terrorisme et à 10 ans de prison ferme pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
Depuis lors, les différentes négociations et les divers plaidoyers notamment de la famille politique de ces opposants n’ont pas encore emmené le président Talon à les gracier.