Le 1er août 2024, Amnesty International a publié un rapport alarmant sur les conditions de détention dans les prisons du Bénin. Le document met en lumière une surpopulation carcérale sévère et des conditions de vie extrêmement précaires pour les détenus. L’ONG, après avoir été autorisée à visiter les onze établissements pénitentiaires du pays, a constaté des cellules surchargées et dégradées, reflétant une crise pénitentiaire persistante.
Selon le rapport d’Amnesty International, les prisons béninoises hébergent un nombre de détenus largement supérieur à leur capacité d’accueil.
« Onze prisons ont un effectif qui varie entre trois fois et même parfois six fois leur capacité d’accueil. Il y a un manque d’eau, le droit à la santé n’est pas respecté. Plusieurs personnes, en détention, ont fait entre 5 ans et 20 ans de prison sans être jugées. », a déclaré Dieudonné Dagbéto, directeur exécutif d’Amnesty International Bénin.
Conditions difficiles dans les prisons
La population carcérale du Bénin a dépassé les 18 000 détenus en 2023, presque triplant en sept ans. L’exemple le plus frappant est celui de la maison d’arrêt de Porto Novo, la capitale, construite pour accueillir 250 prisonniers, mais abritant aujourd’hui plus de 1 500 détenus. Cette surpopulation a des conséquences dramatiques sur les conditions de vie des détenus.
Le rapport d’Amnesty International souligne également le manque criant d’accès à l’eau potable et aux soins médicaux dans les prisons béninoises. La promiscuité et l’insalubrité exacerbent les problèmes de santé, contribuant à une mortalité accrue parmi les détenus. En 2023, les prisons du pays ont enregistré 46 décès au premier semestre, une statistique alarmante qui illustre l’urgence de la situation.
Plaidoyer pour des réformes urgentes
Face à cette situation critique, Amnesty International appelle à des mesures immédiates pour améliorer les conditions de détention. L’ONG recommande la fourniture d’eau potable dans toutes les prisons, une meilleure aération des cellules, et des actions décisives pour désengorger les établissements pénitentiaires. Parmi les propositions, l’accélération du traitement des dossiers des détenus en attente de jugement est jugée essentielle pour réduire la surpopulation carcérale.
Le rapport d’Amnesty International a suscité des réactions variées au sein de la société béninoise. Les défenseurs des droits de l’homme et les organisations de la société civile appellent à une prise de conscience collective et à des actions concrètes de la part des autorités pour remédier à cette situation alarmante. Le gouvernement, quant à lui, se trouve sous pression pour mettre en œuvre des réformes et améliorer les conditions de vie dans les prisons du pays.
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