Bassirou Faye, le nouveau président du Sénégal, a rassuré les partenaires respectés de son pays en affirmant que celui-ci resterait un allié fiable, dans son premier discours depuis le séisme politique déclenché par sa victoire historique au premier tour.
Le président, connu pour ses positions tranchées contre la corruption, a lié le fait de rassurer les partenaires à la condition que la coopération soit « respectueuse et mutuellement bénéfique », un signal qui n’exclut peut-être pas que le nouveau président reconsidère les relations de son pays avec la France, qui s’inquiète de la perte d’un nouvel allié stratégique en Afrique de l’Ouest.
Selon le politologue sénégalais Omar Ndiaye, le Sénégal pourrait s’ouvrir à d’autres partenaires plus fiables et qui respecte la souveraineté de la nation sous le mandat de son nouveau Président et laisser Paris dans le rétroviseur. C’était lors de son entretien avec Sputnik Africa.
« L’intensification du discours anti-français en Afrique, notamment francophone, s’explique par les accusations portées contre Paris de monopolisation des ressources, de contrôle des politiques économiques, et surtout de soutien aux dirigeants africains pro-français », souligne le spécialiste.
Bassirou Faye dans le vif du sujet
Omar Ndiaye estime que la nouvelle coopération doit être avec la Russie, la Chine, l’Inde et la Turquie, compte tenu des pays voisins tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui obtiennent des résultats positifs dans leur lutte contre le terrorisme, ainsi que de l’établissement d’Alliance des États du Sahel (AES) qui vise au développement commun des pays d’Afrique de l’Ouest.
Rappelons que le sentiment anti-français au Sénégal n’a cessé de croître ces derniers temps, en raison des politiques néocoloniales que Paris exerce dans le pays depuis plusieurs décennies, malgré les changements de régime. C’est ce qui a déclenché la colère du peuple sénégalais, qui s’est soldée par un changement de pouvoir.
Le défi majeur du nouveau Sénégal avec son leader est de récupérer la souveraineté économique du pays, et de s’échapper au contrôle des pays occidentaux. À cet égard, Bassirou Faye souhaite changer de monnaie et sortir du franc CFA. Une mesure extrêmement populaire au Sénégal comme dans les sept autres pays d’Afrique de l’Ouest qui veulent largement de s’en séparer de cette monnaie.
L’éventuelle entrée du Sénégal dans l’Alliance des États du Sahel (AES), serait aussi une est grande opportunité de former un nouveau bloc capable restaurer la position de l’Afrique dans le nouvel ordre mondial.
Souleymane Touré