Le récent débat sur les bases militaires françaises et béninoises en Afrique de l’Ouest a pris une tournure significative. Jeudi dernier, le Capitaine Ibrahim Traoré, Président de la transition au Burkina Faso a déclaré qu’il y a des bases françaises au Bénin et en Côte d’ivoire visant à déstabiliser les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Des affirmations ayant suscité des réactions officielles de la part du Bénin. Ce pays conteste les déclarations de Traoré qu’il qualifie de « trompette nauséeuse de désinformation.
Les Déclarations du Capitaine Ibrahim Traoré
Devant des milliers de Burkinabé réunis au Palais des sports de Ouagadougou, le Capitaine Ibrahim Traoré a indiqué que le Bénin héberge des bases militaires françaises destinées, selon lui, à déstabiliser le Burkina Faso et d’autres pays de la région.
« Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien mais nous avons quelque chose avec ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire. Il y a bel et bien à Abidjan un centre d’opérations pour déstabiliser notre pays. Au Bénin, il y a deux bases françaises dirigées contre nous. Nous avons les preuves sous la main. Nul ne peut le contester. Nous n’avons rien contre le peuple béninois, là nous avons un problème avec la politique des dirigeants béninois. Dans cette diplomatie nous avons décidé de dire la vérité », a-t-il martelé.
Selon le Chef de l’État burkinabé, c’est plus de 3000 km d’espaces qui ont été aménagés au Bénin, servant de lieu de formation pour les terroristes et de pistes d’atterrissages pour des avions occidentaux.
Le Bénin au sujet des Bases militaires françaises
Le gouvernement béninois a contesté les déclarations du Président de la transition burkinabé. Dans une réaction officielle, le porte-parole du gouvernement béninois a affirmé qu’il n’y a pas de bases militaires françaises sur le territoire béninois dédiées à des opérations contre le Burkina Faso ou tout autre pays de la région.
Léandre Houngbedji a qualifié les propos du capitaine président de « trompette nauséeuse de désinformation ».
« Les attaques terroristes enregistrées par le Bénin à ce jour, dont la grande majorité a été déjouée par nos Forces de défense et de sécurité, sont l’œuvre de gens venant de l’autre côté de nos frontières avec le Burkina-Faso et le Niger. C’est d’ailleurs ce qui a amené le Gouvernement du Bénin, dans sa stratégie pour contrer le phénomène, à construire pour compter de 2022, de petits camps militaires appelés bases opérationnelles avancées, dans plusieurs de nos communes frontalières », a-t-il déclaré avant de qualifier le président burkinabè de jouer aux populistes.
Complexes relations de voisinage en Afrique de l’ouest
Cette controverse intervient dans un contexte de tensions croissantes en Afrique de l’Ouest, où la question de la présence militaire étrangère est de plus en plus débattue. Les gouvernements de la région sont confrontés à des défis sécuritaires majeurs, notamment la menace des groupes jihadistes, et la coopération internationale est souvent perçue comme une nécessité.
Cependant, les accusations d’ingérence étrangère et les tensions diplomatiques qu’elles génèrent peuvent compliquer cette coopération et affaiblir les efforts collectifs pour assurer la sécurité régionale.
L’échange de déclarations entre le Capitaine Traoré et le Bénin souligne la complexité des relations internationales actuelles en Afrique de l’Ouest. Alors que certains dirigeants appellent à une autonomie accrue et à une réduction de la présence militaire étrangère, d’autres insistent sur l’importance de l’assistance internationale pour faire face aux menaces sécuritaires.
Il reste à voir comment cette controverse influencera les politiques de défense et les alliances régionales dans les mois à venir. Une chose est certaine : la question de la présence militaire étrangère en Afrique de l’Ouest continuera d’être un sujet brûlant de discussion et de divergence parmi les dirigeants et les populations de la région.
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