Au Togo, l’assurance maladie universelle est effective depuis le 1er janvier 2024. Pour mieux expliquer ce concept aux populations, le gouvernement a entrepris une campagne d’information dans tout le pays. Objectif, informer les populations sur la vision qui sous-tend l’instauration de l’assurance maladie universelle (AMU). Lors de cette campagne, les membres du gouvernement ont insisté sur les contours et sur le rôle attendu de chacun des acteurs.
Il s’agit d’une vaste campagne d’information et de dialogue qui s’est déroulée dans toutes les régions du pays. La délégation ministérielle était composée des ministres de la fonction publique, Gilbert Bawara, de la Santé, Prof Moustafa Mijiyawa, de l’Accès universel aux soins, Jean-Marie Koffi Ewonoulé Tessi et de l’Action sociale, Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma.
La campagne d’information a démarré le 15 janvier 2024 dans la région des savanes. Elle cible les préfets, les maires, les secrétaires généraux de préfectures, les directeurs régionaux, préfectoraux et chefs de services, les chefs traditionnels, les leaders religieux, les organisations de la société civile, les mutuelles de santé, les assureurs, les producteurs agricoles, les prestataires de soins (médecins et pharmaciens) et les médias.
Les ministres ont échangé avec les populations dans les villes de Dapaong, Kara, Sokodé, Kpalimé, Atakpamé, Tsévié et Lomé.
Ils ont entretenu les populations sur le concept de l’Assurance maladie universelle, ses impacts positifs sur la lutte contre la pauvreté et le renforcement de l’inclusion, la solidarité et la cohésion sociale.
« Nous sommes venus vous informer sur de quoi il est question quand on parle d’assurance maladie universelle. Mais nous sommes aussi là pour recueillir vos questions, préoccupations et suggestions pour améliorer sa mise en œuvre», a lancé le Ministre de la fonction publique à l’endroit des acteurs présents aux différentes réunions.
Assurance maladie universelle et solidarité nationale
Les membres du gouvernement expliquent que l’assurance maladie universelle va favoriser la solidarité nationale. Elle mettra les moyens ensemble et fera en sorte que quel que soient les activités menées et le flux des revenus, une personne malade puisse avoir la possibilité de se faire prendre en charge convenablement dans un centre de santé.
« Qu’on soit salarié du secteur privé ou qu’on soit travailleur non salarié mais avec un revenu, que ce soit dans l’informel, dans le monde agricole, l’artisanat ou la profession libérale, tous seront progressivement incorporés au système et seront amenés à faire une contribution afin que quiconque tombe malade puisse être pris en charge par le système national d’assurance maladie et bénéficier des soins adéquats », a déclaré Jean Marie Koffi Ewonoulé Tessi, Ministre de l’accès universel aux soins.
Deux organismes sont désignés pour gérer l’assurance maladie universelle au Togo. Il s’agit de l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM) et de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Le taux de cotisation est de 10% à raison de 5% au plus pour le travailleur salarié et 5% au moins pour l’employeur.
Il est prévu une discussion avec les travailleurs du secteur informel, les travailleurs indépendants, le monde agricole, les ministères des cultes pour envisager le montant à cotiser auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qui est en charge de leur enrôlement. De même, les personnes vulnérables seront identifiées dans un registre social des personnes et des ménages et pris en charge au même titre que les autres citoyens contre une contribution symbolique.
Amélioration de l’offre de soins de santé
La délégation ministérielle a relevé les efforts déjà réalisés et ceux en cours pour améliorer l’offre de services de santé de qualité à tous les niveaux. Pour Moustafa Mijiyawa, « Le Chef de l’Etat a consenti et continue de consentir des investissements colossaux pour la rénovation des formations sanitaires déjà existantes, pour la construction de nouvelles formations sanitaires, pour leur équipement en matériel adéquat et pour le recrutement et la mise à disposition d’un personnel qualifié capable d’offrir des soins de qualité ».
Au sujet de la disponibilité des médicaments, la délégation gouvernementale a informé les populations des démarches en cours pour renforcer la Centrale d’achat des médicaments essentiels et génériques du Togo (CAMEG Togo) à tous les niveaux du système sanitaire.
Rappelons que les ministres ont aussi eu des entretiens avec les prestataires de soins de santé (médecins et pharmaciens) pour échanger avec eux des conditions d’amélioration de la gestion des formations sanitaires.