Le parti Forces Démocratiques pour la République (FDR) a officiellement annoncé lundi que son président, Dodji Apevon, élu aux législatives du 29 avril dernier ne siégera pas à l’assemblée nationale du Togo. Il en est de même pour ses 3 conseillers régionaux issus du parti. Pour les FDR, siéger à l’actuel parlement c’est reconnaître la nouvelle constitution toujours querellée au sein de la population togolaise.
FDR a déjà au lendemain des résultats provisoires des législatives proclamées par la CENI dénoncé des fraudes liées à scrutin. C’était à travers une conférence de presse au cours de laquelle, le parti a déclaré qu’il allait siéger à l’assemblée nationale du Togo. Mais c’est sans compter sur l’évolution de l’actualité.
Dodji Apevon ne veut pas reconnaître la Constitution
« La prétendue nouvelle constitution, dont personne ne connaissait auparavant le contenu, a été rendue accessible au public le jour même de la rentrée parlementaire et le règlement intérieur adopté par l’assemblée nationale mentionne clairement que la nouvelle législature est placée sous l’égide de la nouvelle constitution », s’est offusqué le parti dans le communiqué
Il argue que dans ces conditions, siéger à l’assemblée nationale par les députés de l’opposition reviendrait ipso facto à reconnaître la constitution contestée et rend inefficace les actions à mener par ces députés en dehors de l’assemblée pour le retrait de cette constitution.
« C’est pour éviter cet engrenage que le parti FDR décide de ne pas siéger en rappelant que toutes ses prises de positions au sujet de cette constitution imposée au forceps, il a toujours clamé haut et fort qu’il ne l’acceptera pas », a clarifié Me Dodji Apevon, président national des FDR, signataire du communiqué.
Par la même occasion, le parti a pris la décision de ne pas laisser ses 3 conseillers régionaux siéger. Ceci en cohérence avec ses contestations des résultats du double scrutin du 29 avril dernier.
FDR dénonce un coup d’Etat constitutionnel
En conférence de presse en mars dernier, FDR a dénoncé un braquage constitutionnel lorsque le projet de révision de la Constitution de la République Togolaise a bruité.
La rumeur est devenue réalité. La constitution a été modifiée en seconde lecture en pleine campagne électorale. Elle fait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.
Désormais le pouvoir réside entre les mains d’un Président du Conseil des ministres. Il est le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce qui est le cas de Faure Gnassingbé, président de l’UNIR, et chef de l’Etat depuis 2005 après avoir succédé à son père resté près de 38 ans aux commandes du pays.
Pour Me Dodji Apevon, il s’agit là d’un énième coup d’État constitutionnel par un régime « monarchique qui a pris en otage le destin de tout un pays depuis bientôt 60 ans ».
Avant cette sortie officielle des FDR, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre a également confirmé sa décision de ne pas siéger à l’Assemblée nationale et de continuer à combattre le pouvoir.
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