Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD) plaide pour l’adoption rapide du Code de l’apprentissage au Togo. L’ONG a organisé mardi à Lomé une conférence pour attirer l’attention des autorités dans ce sens. Elle avance que les droits de plus de 100 milles apprentis sont quotidiennement bafoués et violés dans le pays. Une affirmation basée sur une étude qu’elle a mené sur le sujet. Pour donner un visage humain à ce secteur, l’Ong appelle à une réglementation.
« Nous avons entamé depuis 2010 ce processus pour arriver à un code spécifique d’apprentissage au regard des conditions de travail et de vie des apprentis au Togo. Nous avons eu à faire des études pour mettre en lumière ces conditions de travail qui ne respectent pas le minimum des dispositions législatives en place au Togo », a indiqué le Coordonnateur Général de SADD, Yves Komlan Dossou.
Le responsable de SADD dénonce des abus multiformes dans les centres d’apprentissage. Notamment, le non-respect des horaires de travail, des punitions corporelles, des violences verbales, dégradantes et humiliantes, des travaux domestiques. Aussi, des travaux champêtres presque obligatoires pour les apprentis au profit des maîtres-artisans, privant ainsi les apprentis d’un temps raisonnable de formation.
Selon SADD, l’apprentissage a fait l’objet de règlementation depuis l’époque coloniale. Mais de vieilles habitudes et pratiques ont pris le dessus sur les dispositions juridiques. Ceci, créant donc, les situations où les maîtres artisans sont des patrons tout puissants, où les apprentis sont tenus en servitudes.
Pour un apprentissage réglementé
Des sensibilisations ont permis que certaines dispositions soient prises. Notamment le décret 2003, relatif à l’apprentissage, et les arrêtés connexes fixant les règles pour respecter les conditions de travail des apprentis.
« Avec l’aide des départements ministériels concernés à créer les conditions pour l’adoption des arrêtés interministériels donnant l’autorisation à l’Etat d’organiser dans des conditions acceptables les examens professionnels de fin d’apprentissage au Togo. Mais force est de constater que le processus enclenché depuis 2010 pour parvenir à un code spécifique sur l’apprentissage n’a pas pu aboutir. Il est donc normal d’attirer l’attention des autorités pour ce retard lorsqu’on sait que les droits de plus de 100 milles apprentis sont bafoués », a indiqué M. Dossou.
Par ailleurs, l’Ong SADD interpelle les autorités compétentes à prendre leurs responsabilités pour l’adoption du code dans les meilleurs possible.
L’initiative que mène cette organisation reçoit le soutien financier respectivement de We Social Movements (WSM) de la Belgique et du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD-TS) de la France.