Depuis le 1er janvier 2024, le Togo est de plain-pied dans l’Assurance maladie universelle (AMU). Un projet dont la réussite dépend des agents de santé. Le Collectif des syndicats de la santé s’est prononcé sur le projet lors de sa rentrée syndicale 2024. Il appelle les agents de santé à une remise en cause face au projet AMU et invite le gouvernement à satisfaire sa plateforme revendicative.
La rentrée a été l’occasion d’évoquer les défis liés à la politique sanitaire au Togo dans un contexte marqué par la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Universelle (AMU). Elle a porté sur le thème : « Quels agents de santé pour une AMU réussie ? ».
Les centaines des praticiens hospitaliers présents de faire un suivi-évaluation des recommandations du Groupe de Travail 2018, d’évoquer les chantiers 2024 et les perspectives.
L’essentiel des discussions a porté sur la nécessité d’offrir un bon accueil aux patients et la lutte effrénée contre les mauvaises pratiques dans les hôpitaux au Togo.
Le Collectif des syndicats de la santé est composé de SYNPHOT, SYLASTO, SYNSAFETO, SYNPERSANTO, SYNPAGES, SYNAPRETO et du SYNAM. Pour lui, la réussite du projet AMU dépendra en grande partie du professionnalisme des agents.
« En attendant que nous allions à l’effectivité de l’AMU, il faut que nous nous remettions en cause par rapport à des critiques qui nous essuyons, notamment le mauvais accueil et certaines pratiques peu orthodoxes », a lancé Dr Gilbert Tsolenyanu.
Le porte-parole des Syndicats de la santé précise que les cas de manipulation de téléphone portable au service, des ventes illicites de médicaments remarqués chez certains agents sont des pratiques de nature à déteindre sur les efforts de l’ensemble du personnel soignant.
« Ceux qui viennent au service avec des sacs plein de médicaments doivent mettre fin à cela. L’agent de santé n’est pas une pharmacie ambulante », a-t-il conseillé.
La plateforme revendicative des syndicats de la santé
Pour le Collectif, les conditions dans lesquelles vivent et travaillent les agents de nos jours peuvent aussi influer négativement sur les attentes de l’AMU. D’où le rappel de certaines revendications phares qui sont restées depuis lors sur la table du gouvernement.
Elles sont relatives à la revalorisation de la prime de risque et contagion d’au moins 50.000 fcfa sur chaque catégorie de personnel de santé. Le collectif réclame la mise en œuvre des mesures pratiques devant concrétiser la fonction publique hospitalière tel que promis par le gouvernement depuis le Groupe de Travail de 2018. Les revendictions comprennent également le respect des textes relatifs au calcul de l’indemnité de départ à la retraite des agents émargeant sur le budget autonome.
Les syndicats réclament la proclamation des résultats du concours de recrutement d’agent de santé de juin 2023 ainsi que l’organisation d’un nouveau concours pour le compte de l’année 2024.
Les agents de santé exigent aussi du gouvernement la clarification sur la situation des agents émargeant sur les budgets autonomes et déjà assurés à l’inam du fait qu’étant dans des établissements publics de soins.
De même, ils demandent l’exemption du personnel de santé du paiement du ticket modérateur dans le cadre de l’AMU.
« Ce sont des revendications pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de nous, agents de santé », a rappelé Kougbessa Sarakawa-Abalo.
L’on apprend que des assemblées générales synchronisées sont prévues prochainement dans tous les hôpitaux. Elles seront suivies le 21 février prochain par une grande assemblée générale pour faire le suivi, s’assurer du retour du ministre de la santé et faire le point sur la syndicalisation dans le secteur.