Le président de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS), Agbéyomé Kodjo est revenu en milieu de semaine sur sa nouvelle conception de l’action politique au Togo. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, l’ancien Premier Ministre du Togo estime que le combat pour le renouveau démocratique peut emprunter d’autres chemins loin des confrontations et des diatribes permanentes.
Une conception qui justifie la réorientation stratégique opérée par le parti depuis 2014, à la suite de sa séparation avec le Collectif sauvons le Togo (CST) à l’issue des élections législatives.
Quant à sa « proximité » avec le pouvoir de Faure Gnassingbé, Agbéyomé Kodjo rappelle que ceci s’explique par son rétablissement dans ses prérogatives d’ancien premier ministre. L’homme met également son expérience au service de l’intérêt général.
« J’ai été plusieurs fois ministre, président de l’Assemblée nationale et Premier ministre. Je dispose à cet effet d’une petite expérience qui peut être mise au service de l’intérêt général. Mais dans nos pays quand un opposant ne se livre plus à des critiques systématiques de l’action gouvernementale, il est taxé de toutes les tares. Je rappelle opportunément que j’ai été rétabli dans mes prérogatives d’ancien Premier ministre, et jouit en conséquence des avantages qui s’y rattachent, comme mes autres collègues », a déclaré expressément l’ancien Premier Ministre.
M. Kodjo dit gardé des relations courtoises avec le parti de Jean-Pierre Fabre. « Les adversaires politiques ne sont pas des ennemis », a-t-il dit
Abordant la question des réformes politiques, notamment la limitation du mandat présidentiel, le patron d’OBUTS estime que comme l’ont récemment souligné les évêques togolais, les réformes politiques sont nécessaires.
« Étant respectueux du jeu démocratique et des institutions, j’estime que cette question doit nécessairement faire l’objet d’un dialogue franc entre les différentes composantes du paysage politique. Nous attendons le démarrage de la commission créée à cet effet pour apporter notre contribution », indiqué Agbéyomé Kodjo.
Toutefois, M. Kodjo avance que « recourir systématiquement à la rue est l’expression d’un choix politique contre-productif ». « D’autres moyens existent qui peuvent s’avérer plus efficaces, et c’est ce que nous tentons de faire en au niveau de notre formation politique », a-t-il précisé.
Le jugement de l’ancien premier ministre togolais sur première année du mandat en cours de Faure Gnassingbé est sans équivoque. Il salue les nombreuses infrastructures économiques d’envergure qui auront un impact sur le développement économique du pays.
Toutefois, M. Kodjo estime que pour un mandat décrété « social », il urge que des programmes sociaux soient mis en œuvre et que des mesures en faveur des couches les plus vulnérables soient prises.
« L’adoption du Programme d’urgence de développement communautaire pourvu d’une enveloppe de 131 milliards de francs CFA est une opportunité pour la réduction des inégalités sociales. Mais des actions plus vigoureuses doivent être envisagées pour réduire le coût de la vie et soulager le panier de la ménagère », déclaré Agbéyomé Kodjo qui plaide également en faveur des solutions pour accroître significativement l’offre d’emploi des jeunes.