Le retour de l’ancien ministre de l’intérieur du Togo, Akila-Esso François Boko au pays continue d’alimenter les débats. Si une bonne partie de la classe politique de l’opposition condamne le fait que l’ancien officier des Forces armées togolaise (FAT) ait été empêché de revenir sur la Terre de ses aïeux, d’autres rament à contre-courant. Nicolas Lawson accuse M. Boko d’être un officier corrompu et cynique qui mérite ce qui lui arrive. Dans le même sillage, Farida Nabourema pense que « qui tue par épée périt par épée ».
Exilé en France depuis 2005, François Boko qui devrait rentrer au Togo jeudi a vu son vol empêché, au départ de Roissy Charles de Gaule à Paris, pour Lomé.
A l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) on y trouve derrière les mains du gouvernement togolais. Le parti de Jean-Pierre Fabre accuse les autorités nationales de violer Constitution qui dispose en son article 22, alinéa 2 : « Aucun Togolais ne peut être privé du droit d’entrer au Togo ou d’en sortir. ».
Les Démocrates de Nicodème Habia affiche la même position et condamne l’attitude du pouvoir de Lomé pour avoir menacé Air France de représailles si elle embarquait François Boko. Cette formation politique fustige « les manœuvres sordides du pouvoir en complicité avec la France pour empêcher François Boko de retourner au Togo».
Chez Nicolas Lawson, la perception est toute autre. L’ancien candidat à la présidentielle charge l’ex ministre de l’intérieur de Gnassingbe, le père et soutient qu’il « est en train de récolter ce qu’il a semé ».
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Selon le leader du PRR, M. Boko est un officier corrompu et cynique de la pire espèce qui avait fraudé avec Assani Tidjani l’élection de 2003.
« En 2005, il avait frauduleusement fabriqué 1 million de cartes électorales vierges pour le RPT et 600.000 cartes pour l’opposition. Il s’apprêtait à manger dans les deux camps. C’est ce qui a amené la brouille avec les amis de Faure Gnassingbe » a écrit M. Lawson sur les réseaux sociaux.
Nicolas Lawson martèle que l’ancien officier des FAT devenu avocat au barreau de Paris est « un dépravé aux visages d’enfant, un lâche et un petit tyran ».
Farida Bemba Nabourema, engagée contre le pouvoir de Lomé pense presque la même chose du natif de Tchitchao. Remémorant le passé, Mme Nabourema accuse François Boko d’avoir empêché des opposants à Eyadèma d’entrer au Togo à l’instar de Gilchrist Olympio, lorsqu’il était ministre de l’intérieur.
L’activiste politique pense aussi que Me Boko n’est que victime d’un régime totalitaire et dictatorial que lui-même avait aidé à ériger.
Notons que l’ancien ministre a condamné jeudi l’attitude des autorités togolaises et affirmé que le comportement du pouvoir est indigne et contraire à l’esprit de paix et de réconciliation.