Dans son message de nouvel an, Jean-Pierre Fabre s’en était vertement pris à ses collègues de l’opposition. Le leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) avait déjà exigé des excuses publiques pour avoir été accusé d’avoir « négocié » son poste de maire d’Amoutivé. Il n’y aura pas d’excuses, répond Brigitte Adjamagbo-Johnson qui demande à M. Fabre d’oublier ses intérêts particuliers pour l’intérêt du peuple togolais.
Pour la première fois, Brigitte Adjamagbo-Johnson réagit au sujet de l’exigence des excuses publiques de sa part par Jean-Pierre Fabre. En effet, le 2 août 2021, le leader de l’ANC avait déclaré être lésé par les discours « mensongers » prononcés par Mme Adjamagbo-Johnson à l’issue des élections locales, faisant croire qu’il s’est arrangé avec le régime de Faure Gnassingbé pour avoir le poste de maire de la commune Golfe 4.
A l’époque, l’ancien chef de file de l’opposition conditionnait toute collaboration avec la DMK, par la présentation d’excuses publiques.
Jean-Pierre Fabre n’aura pas ce plaisir peut-on déduire du raisonnement de la Coordinatrice de la DMK. L’ancienne ministre de la transition estime que le combat politique ne devrait pas viser les intérêts personnels mais doit être motivé uniquement par l’intérêt commun.
« Le combat que nous menons, n’est pas un combat pour des intérêts privés et particuliers (…). Je suis amenée à entrer en relation avec d’autres acteurs politiques parce que je suppose que nous partageons les mêmes objectifs. C’est-à-dire défendre les intérêts du peuple. Partant de là, ce qui nous lie, c’est ce que nous devons privilégier », a-t-elle déclaré.
Fabre et l’intérêt supérieur
Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson explique que cela a toujours été son leitmotiv en tant qu’actrice politique. Elle reconnait que dans le cheminement, il peut y arriver que les uns égratignent les autres.
« Il se fait que quand vous êtes ensemble, en tant qu’humains, vous pouvez être amenés à poser des actes qui égratignent et qui font mal. J’en ai subi. J’ai plusieurs fois entendu des commentaires désobligeants sur ma personne. Mais ce n’est pas pour autant que j’ai exigé que les personnes de qui ces commentaires ont émané me présentent des excuses », a expliqué Mme Adjamagbo-Johnson.
La patronne de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) estime que le combat pour la démocratie au Togo doit être le leitmotiv d’une sincère union des partis de l’opposition. Partant, elle demande que les intérêts personnels s’effacent devant l’intérêt supérieur des togolais.
« Qu’est-ce que ma personne représente face à l’intérêt supérieur. Je n’exigerai jamais des excuses pour combattre ensemble avec tous ceux qui poursuivent le même intérêt supérieur que moi. On ne peut pas faire ça en politique si on aime vraiment son pays et son peuple et si on prétend se battre pour lui », a-t-elle laissé entendre.
L’état-major de l’ANC appréciera alors que depuis plusieurs jours, des appels à une nouvelle action unitaire de l’opposition pour la reprise de la lutte politique fusent de partout.
Les oppositions togolaises parviendront-elles à transcender les querelles de ménages ?