La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) a publié lundi un rapport sur les droits de l’homme au Togo prenant en compte la période allant du 19 août 2017 au 20 juillet 2018. Intitulé « Rapport LTDH 2018 DH/Togo : La répression et la torture contre le changement démocratique », le rapport de 55 pages vise la documentation des violations des droits de l’homme durant les manifestations politiques couvrant la période du 19 août 2017 à fin juin 2018. Le document révèle que des cas d’assassinats graves ont été dénombrés à Bafilo, à Sokodé, à Mango et à Lomé au cours des dernières manifestations de l’opposition.
Le rapport de la LTDH met l’accent sur les assassinats et tentatives d’assassinats, les atteintes à l’intégrité, les maltraitances, les pillages, les viols, les vols, les milices, les extorsions et le traitement des victimes en prison entre autres.
La Ligue aux termes de ses investigations a dressé une liste de 20 cas de décès enregistrés au cours des manifestations. Il note aussi que 63 personnes croupissent toujours les prisons civiles de Lomé, de Notsè, et de Kpalimé.
Le rapport indique que 95% des personnes arrêtées au cours des manifestations ont témoigné avoir été victimes de tortures, de traitements cruels, inhumains ou dégradants.
« J’allais à l’hôpital et c’est sur la route que les militaires m’ont arrêté et menotté. A 22h 00 du 19 octobre, ils nous ont fait sortis avec une autre personne toutes menottées et cadencées sur la pompe où ils ont ouvert l’eau sur nous et avec des coups de fouets et les yeux bandés. J’ai reconnu un agent qui s’appelle Lare qui a tapé sur mon pénis jusqu’à l’écoulement de sang », rapporte le document.
Des exactions exercées à l’endroit des défenseurs des droits de l’homme ont été aussi évoquées. Le document souligne également l’enlèvement de Messenth Kokodoko de la détention arbitraire de Joseph Eza et Ayao Atsou, tous deux membres du mouvement Nubuéké et l’arrestation sans aucune procédure judiciaire d’Assiba Johnson, Président du REJADD.
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Devant ce tableau sombre, Célestin Agbogan et les siens ont formulé des recommandations pour l’amélioration des droits de l’homme au Togo.
A l’Etat togolais, ils demandent entre autres la libération les défenseurs des droits de l’homme, les détenus arrêtés dans le cadre des manifestations, et de mettre aux arrêts les agents des forces de l’ordre et de sécurité auteurs des actes de tortures sur les personnes arrêtées.
La LTDH exhorte la communauté internationale à coordonner les actions et activités des ONG qui conduisent des enquêtes pour éviter la multiplicité et faire en sorte que des actions humanitaires soient ciblées et prendre en compte les victimes recensées et encourager les autorités togolaises à trouver des solutions durables au problème du pays.
Rappelons que c’est le second rapport sorti par les organisations des défenseurs des droits de l’homme en un moins d’un an de la crise togolaise. Le premier, celui du REJADD a été violemment rejeté par le gouvernement.