En séjour au Togo, le Directeur de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), Mario Pezzini, a présenté vendredi à Lomé le rapport de son organisation. Le document a été présenté devant les enseignants chercheurs et des étudiants de l’Université de Lomé (UL). La rencontre a été présidée par Myriam Dossou-d’Almeida, ministre du Développement à la base, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes. L’OCDE recommande plusieurs actions pour réduire les inégalités au sein des sociétés.
Ce rapport de l’OCDE porte sur « les perspectives du développement mondial 2021 ». Il met en exergue les conséquences dommageables que la pandémie de la COVID-19 a déjà causées. De même que celles qu’elle pourra encore avoir sur la création de la richesse, le bien-être des populations, la pauvreté et les inégalités socio-économiques.
Le rapport présente la nature et les causes de l’insatisfaction des populations dans les pays en développement. Il identifie également les défis à relever aux niveaux local, national et international avant, pendant et après la pandémie de COVID 19, pour une meilleure reprise économique.
Selon Mario Pezzini, dans plusieurs pays ces dernières décennies, il y a eu l’accroissement rapide du Produit intérieur brut (PIB) et la richesse. On retient aussi un recul de l’extrême pauvreté, l’émergence de nouvelles classes moyennes et l’amélioration des niveaux de vie.
Malgré ces avancées, le rapport identifie 4 problèmes majeurs. Il s’agit de l’accroissement des inégalités au sein des pays, l’inadéquation entre l’évolution des indicateurs du bien-être et la hausse des revenus, les contraintes liées à la main-d’œuvre mondiale, et le changement climatique.
Concernant l’insatisfaction des populations, le rapport de l’OCDE souligne que les protestations ont augmenté au cours de la dernière décennie dans toutes les régions.
« Ce phénomène s’est traduit entre autres par les manifestations dans les rues, l’effondrement de la cohésion sociale, l’apparition et la domination croissante de nouveaux acteurs d’intérêts privés sur les institutions publiques, le déclin de la confiance interpersonnelle, l’émergence et l’intensification des guerres culturelles », a dévoilé M. Pezzini.
Une batterie de recommandations de l’OCDE
Pour faire face à ces problèmes aux niveaux local, national et international, l’OCDE recommande, que des actions ciblées soient menées dans chaque pays avec le soutien de la communauté internationale. Ceci, en vue de contribuer à reconstruire les sociétés après la pandémie et à relever les défis du développement à long terme.
« Des stratégies nationales de développement basées sur une vision inclusive et participative visant à transformer l’économie, à renforcer les institutions, à lutter contre la pauvreté et le changement climatique doivent être privilégiées », a indiqué le directeur de l’OCDE.
L’organisation pense notamment que la communauté internationale a un rôle crucial à jouer en veillant à ce que les pays en développement puissent accéder aux vaccins et autres fournitures dont ils ont besoin pour lutter contre la pandémie. Il souhaite aussi que ladite communauté évite un certain nombre de crises humanitaires émergentes et coordonne l’allégement de la dette à court terme.
Selon l’OCDE, à long terme, les objectifs de développement durable et l’accord de Paris sur le climat constituent une feuille de route pour s’attaquer aux nombreuses causes de mécontentement avec des institutions mondiales véritablement inclusives à la hauteur de leurs ambitions universelles.
« Eu égard aux défis soulevés dans ce rapport et en réponse à la crise sanitaire mondiale de la Covid-19, le Gouvernement togolais a anticipé à travers l’adoption de la Feuille de Route 2025 dont la mise en œuvre permettra une création accrue de richesse partagée. A cela s’ajoutent la décentralisation, la stratégie efficace de riposte, de résilience et de relance post COVID adoptée par le Gouvernement avec la campagne de vaccination (…) », a livré Mme Miriam Dossou.
Pour Dr Sosoè, les réflexions sur les questions de développement économiques ne peuvent se faire en marge des universités.
« Vue les axes abordés, j’ai la ferme conviction qu’il sera la boussole pour orienter les futurs recherches au sein de la communauté scientifique togolaise », a affirmé le représentant du président de l’UL, Dr Kodjo Sosoè.
Rappelons que le rapport ainsi présenté est un outil pertinent qui permettra aux décideurs de pouvoir agir efficacement sur les causes qui nourrissent les différentes tensions auprès des populations notamment les couches vulnérables.