La Coalition de l’opposition togolaise et ses partisans ont accueilli dans l’indifférence l’adresse sur l’état de la nation du Président togolais. C’est ce qu’ont indiqué jeudi les responsables de ce regroupement de l’opposition. En conférence de presse à Lomé, ils ont estimé que ce qu’a fait Faure Gnassingbé devant les députés, à la veille de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance du Togo, ne ressemble pas à un discours sur l’état de la nation. La Coalition réclame des discussions pour une bonne organisation des locales et projette de nouvelles manifestations de rue si ses attentes ne sont pas comblées.
« Un catalogue de belles intentions et de promesses démagogiques ». C’est en ces termes que la Coalition a qualifié le discours du président devant les députés. Le regroupement indique dans une déclaration que l’adresse « a été accueilli dans l’indifférence totale par les Togolais fatigués d’un régime cinquantenaire en panne d’initiatives ».
Antoine Folly, l’un des leaders de la Coalition et par ailleurs ancien ministre de Faure Gnassingbé note que les populations togolaises accordent désormais peu d’intérêt et de crédit « aux illusions dont le régime RPT/UNIR les abreuve depuis plus d’un demi-siècle ».
« Faure Gnassingbé n’est pas à son premier exercice, en ce qui concerne ces illusions. Il avait déjà tenu en 2006 devant une Assemblée nationale également monocolore, les illusions et les promesses du genre… », a-t-il dit
Le patron de l’UDS-Togo pense que la Coalition doit montrer aux Togolais que « l’échec incarné par le régime actuel n’est pas une fatalité à laquelle le Togo est définitivement condamnée ».
Au sujet des réformes constitutionnelles et institutionnelles, les responsables de la Coalition affirment les avoir abordées le 20 mars dernier avec le chef de l’Etat. Ils affirment lui avoir dit que « les réformes sont nécessaire pour permettre au Togo de vivre une vie démocratique normale, nécessaire à son développement économique et social. A ce sujet, la Coalition s’en tient uniquement à la proposition de l’expert constitutionnaliste de la CEDEAO.
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Evoquant les élections locales projetées pour le 30 juin prochain, le regroupement de l’opposition a marqué son étonnement par rapport au fait que Faure Gnassingbé ne s’est pas préoccupé des conditions de leur organisation.
Toutefois, Brigitte Adjamagbo-Johnson pense qu’il n’est plus question de laisser le champ libre au pouvoir. C’est dans ce sens qu’elle réclame une discussion entre le gouvernement et la classe politique pour des élections apaisées.
La Coordinatrice de la Coalition affirme que Faure Gnassingbé avait fait des promesses le 20 mars dernier et qu’il est tenu de les respecter. Un courrier sera envoyé au chef de l’Etat, a-t-elle annoncé.
La Coalition n’exclut pas une reprise des manifestations de rue. Elle estime disposer d’une marge de manœuvre qui permet de faire appel à toutes les forces démocratiques.
« Nous poursuivrons le combat jusqu’à ce que nous obtenions une vraie Assemblée nationale… Ce combat va continuer jusqu’en 2020. L’alternance en 2020, nous l’aurons. C’est une exigence, une obligation pour le Togo», a-t-elle insisté.