Mgr Philippe Fanoko Kpodzro s’est prononcé mardi sur la reprise de l’examen du projet de lois portant modification des articles 59, 69 et 100 de la Constitution togolais. En conférence de presse, le prélat a indiqué que le projet gouvernemental ne répond pas aux aspirations du peuple et qu’il faille tenir compte uniquement du texte proposé par l’expert constitutionnaliste recruté par la CEDEAO. Le dignitaire de l’église catholique avait à ces côtés des responsables des Eglises presbytérienne, pentecôtiste et évangéliste. A l’occasion, l’archevêque émérite de Lomé a exigé une reprise du recensement électoral et la libération immédiate des membres du PNP et des autres « prisonniers politiques ».
La conférence de presse du prélat portait sur l’examen en commission des lois du projet de lois portant révision constitutionnelle conformément à la feuille de route de la CEDEAO. En effet, les députés membres de la Commission des lois constitutionnelles sont en session ordinaire pour étudier le texte en question.
Dès l’entame de la rencontre avec la presse, le prélat a énuméré les différentes recommandations faites depuis l’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé pour régler définitivement le problème togolais. Il cite l’Accord politique global (APG) signé le 20 août 2006, les conclusions des Cadres permanent de dialogue et de concertation (CPDC), les recommandations de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR).
Pour Mgr Kpodzro si les différentes recommandations et autres accords avaient été mis en application, les problèmes politiques actuels ne se seraient jamais posés notamment en ce qui concerne les mandats de Faure Gnassingbé. Il note également que le HCRRUN a également recueilli les mêmes propositions.
L’archevêque émérite de Lomé fait remarquer que la CEDEAO, sollicitée pour régler le problème togolais, s’est attachée les services d’un expert constitutionnaliste dont les conclusions n’ont pas rencontrées l’assentiment des tenants du pouvoir.
Le prélat ne voit pas d’un bon œil le texte proposé par le gouvernement togolais et qui serait actuellement en étude en commission des lois. Il exige que la proposition de l’expert de la CEDEAO soit remise sur la table pour étude en commission. Mgr Kpodzro exige également des élections transparentes pour une démocratie renforcée.
« Si les élections sont transparentes et sincères, les perdants iront féliciter les gagnants et la démocratie s’en trouverait renforcée…. Qui a peur de donner la même chance à toutes les citoyennes et à tous les citoyens ? Un vrai fort ne piétine pas le faible. Il sait qu’une humanité commune les unit et le sens du devoir et la crainte du jugement de l’histoire devraient gouverner nos actions », a déclaré Mgr Kpodzro.
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L’ancien président du Haut conseil pour la République (HCR, parlement de la transition) déclare au sujet des élections que les listes électorales doivent être complètement reprises, corrigées, auditées avant toute nouvelle élection au Togo.
Pour lui, de centaine de milliers de togolais, y compris lui-même ne « s’étaient pas fait recenser lors des premières opérations en ce sens et pour des raisons évidentes ».
« Nous voulons que les recensements soient repris ici et maintenant, peu importe les coûts et qu’on donne le nombre de jours consistants pour ce faire », a-t-il ordonné.
Sur un tout autre sujet, ce dignitaire de l’église catholique dénonce l’arrestation des leaders du PNP. « A quoi sert de prendre en chasse des citoyens en part entière comme des membres du PNP », questionne-t-il avant de réitérer son appel pour « la libération immédiate des prisonniers politiques au rang desquels Kpatcha Gnassingbé » dont les jours seraient comptés à cause de son état de santé qui nécessite une évacuation vers un pays occidental pour des soins appropriés.