Dans une interview accordée à certains médias togolais mardi et qui a été initiée par Togobreakingnews.info, Garba Lompo, le représentant permanent de la CEDEAO au Togo est revenu sur la résolution de la crise sociopolitique togolaise par l’organisation communautaire. Pour Garba Lompo, la CEDEAO est satisfaite d’avoir contribué à ramener le calme et la sérénité au Togo. Le diplomate note qu’il y a eu certainement des actions positives et des actions imparfaites dans le processus de règlement de la crise. Pour lui, la CEDEAO va continuer à poursuivre les efforts pour le renforcement de l’apaisement dans le pays de Faure Gnassingbé, nécessaire à l’enracinement de la démocratie et de l’Etat de droit. A l’occasion, M. Lompo a tenu à répondre à ceux qui l’ont accusé d’avoir pris le parti du pouvoir de Lomé et de saboter la lutte de la Coalition des 14 partis politiques. L’ancien ministre nigérien déclare que ces contempteurs sont tous des immatures politiques qui méconnaissent le fonctionnement des institutions. Lecture !
Togobreakingnews.info : La CEDEAO a géré la crise sociopolitique togolaise jusqu’aux élections législatives du 20 décembre dernier. Une satisfaction pour vous qui êtes le représentant de l’organisation dans le pays ?
Garba Lompo : Je vais vous dire que nous nous sommes des fonctionnaires et je suis satisfait d’avoir contribué au renforcement de la stabilité sociopolitique du Togo. Sur la base de cette stabilité au Togo, c’est toute la région ouest-africaine qui est stable. Un désordre dans un pays dans la sous-région est un désordre qui risque de toucher tous les Etats de la communauté. Nous avons été instruits pour suivre, accompagner, à travers un comité du suivi la mise en œuvre de la feuille de route qui aconnu, bien évidemment des hauts et des bas. Il y a eu des actions que je peux qualifier de positives. Il y a eu des actions imparfaites. Mais dans tous les cas, nous avons été aux élections du 20 décembre. Les élections se sont déroulées, une assemblée nationale est en place, les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont salué et ont validé ces élections le 22 décembre à Abuja. En tant que fonctionnaires, nous ne pourrons que nous réjouir.
Il y a eu au Togo des experts électoraux de la CEDEAO, des observateurs, des missions… A quand les rapports au sujet des actions menées au Togo ?
Tous les rapports des différents experts qui ont contribué à l’enracinement de la démocratie et de l’Etat de droit seront certainement rendus publics par la communauté. Moi en tant que représentant accrédité au Togo, je rendrai compte à la hiérarchie pour accélérer l’édition de ces documents pour qu’ils soient diffusés.
Garba Lompo a été personnellement été critiqué et accusé d’avoir plombé la lutte de l’opposition. Que dites-vous des différentes critiques ?
Je suis un homme politique en mission. Si je n’avais pas été attaqué cela voudrait dire que je n’avais pas bien fait mon travail. Je ne suis pas à mes débats d’attaque et je peux vous dire que j’ai des veines très solides.
Vous avez véhément critiqué d’avoir roulé pour le pouvoir en place…
Garba Lompo : C’est ce que des gens pensent et c’est ce que certains disent. Je ne peux pas empêcher quelqu’un de dire ce qu’il pense. L’objectif principal est d’avancer positivement, avec assurance que ce qui est fait l’est dans l’intérêt de la communauté régionale.
Il y a eu deux facilitateurs qui ont été nommé par les 15 chefs d’Etat pour suivre la facilitation de la crise togolaise. Il y a eu un comité de suivi composé de 2 représentants des facilitateurs, du commissaire des affaires politiques, paix et sécurité mais aussi de notre supérieur qui est le Président de la Commission. Si le président est là, moi je suis dépourvu de toute autorité. Il ne revenait pas au représentant de rédiger un rapport. Mais le président de la Commission fait son rapport aux Chefs d’Etat et chacun des représentants des facilitateurs fait son rapport à son Chef d’Etat. Ceux qui disent le contraire et m’attaquent méconnaissent le système de fonctionnement de la CEDEAO, méconnaissent le fonctionnement des gouvernements et ne sont pas totalement matures en politique.
Les élections législatives ont eu lieu mais tous les points de la feuille de route ne sont pas encore réalisés
Garba Lompo : Nous continuons à jouer notre rôle. Il n’y a plus de médiation mais la CEDEAO, de par la résolution du 22 décembre continue à accompagner le gouvernement à créer les conditions d’une vie paisible, d’un cadre d’apaisement sociopolitique. Donc nous continuons par suivre. Nous suivons avec le gouvernement et avec tous les acteurs pour que dans tous le cas, le vivre ensemble soit le leitmotiv de tout le monde. Nous devons créer les conditions pour que les uns et les autres puissent travailler mains dans la main.
Propos recueillis par Didier ASSOGBA