Jean-Pierre Fabre, le président de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) assume le choix du boycott des dernières élections législatives. Dans son message de vœux de nouvel an aux togolais, l’ancien Chef de file de l’opposition estime que les choix de la Coalition depuis le début de la crise togolaise sont lucides, pertinents et largement partagés par l’ensemble des forces vives en lutte. Il appelle les togolais à se départir du découragement et à se mobiliser dans le « Grand mouvement citoyen de libération nationale » auquel la Coalition appelle pour en finir avec le pouvoir de Faure Gnassingbé.
Les élections législatives du 20 décembre dernier ont livré leur verdict final avec la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle. Des élections boycottées par la coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise. Alors que d’aucuns estiment que le regroupement doit regretter les choix qu’il a faits, Jean-Pierre Fabre assume tout.
« le refus de réaliser les mesures d’apaisement, le sabordage de l’adoption des réformes politiques, l’éviction et le maintien délibéré de l’opposition à l’écart du processus électoral, le silence incompréhensible de la CEDEAO devant les menées unilatéralistes, non consensuelles et expéditives du régime en place, sont autant de raisons qui nous ont conduits à faire, collectivement et de manière solidaire, des choix lucides et pertinents, largement soutenus par l’ensemble des forces vives en lutte », a déclaré Jean-Pierre Fabre dans son message de vœux.
Il ajoute par la suite que ces choix sont assumés sans état d’âme, avec responsabilité et dignité
Celui qui était jusqu’au législatives du 20 décembre le chef de file de l’opposition demande aux Togolais de ne pas céder au découragement. M. Fabre qui se dit serein et optimiste appelle à garder courage et à rester engagés ; ce qui serait « un gage du caractère inéluctable de la victoire contre la dictature ».
Jean-Pierre Fabre déclare que les élections du 20 décembre sont un non évènement. De fait, il qualifie la nouvelle assemblée nationale de bâtarde et illégitime.
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Pour la suite de la lutte, il demande aux partisans de l’opposition de se mobiliser dans le grand mouvement citoyen de libération nationale dont les activités doivent démarrer le 12 janvier avec une manifestation.
« L’heure est à la poursuite et à l’intensification de notre mobilisation contre l’injustice et l’oppression, contre l’arbitraire et la violence, la corruption et les coups de force permanents, la falsification et la fraude électorale. Cette lutte appelle davantage d’efforts et d’abnégation, de vigilance et de mobilisation, d’engagement et de détermination, mais aussi la nécessaire cohésion d’ensemble qui permet à la coalition des 14 de demeurer souder malgré les tentatives de déstabilisation », affirme-t-il.
Pour lui, « les tenants du pouvoir illégitime de Lomé et leurs acolytes » ne seront plus jamais les bienvenus ni au Togo, ni ailleurs dans le monde. Il qualifie l’implication de la CEDEAO dans la question togolaise d’un « intermède regrettable».
« Partout où ils iront désormais, ils trouveront en travers de leur chemin un peuple debout pour crier leur illégitimité, leur forfaiture et leur imposture. Les élections du 20 décembre 2018 sont une machination de la CEDEAO et de la communauté internationale qui a permis au régime de Faure Gnassingbé de violer la feuille de route définie, sans que les facilitateurs du dialogue inter-togolais ne s’en émeuvent », a-t-il appuyé.