Le leader du Parti national panafricain (PNP) est sorti de sa réserve dimanche pour dénoncer le blocage de l’exécution de la feuille de route de la CEDEAO par le pouvoir togolais. Tikpi Atchadam estime que les recommandations acceptées par l’opposition, comme une victoire d’étape, sont contournées par le gouvernement togolais, qui soutient pourtant les appliquer avec l’aval de l’organisation communautaire. Il a appelé la CEDEAO à prendre ses responsabilités et recadrer le régime de Faure Gnassingbé dont les agissements ont donné un motif sérieux à l’opposition pour reprendre les manifestations de rue. M. Atchadam annonce une gigantesque manifestation pour mettre fin au pouvoir en place. Quant aux élections, il invite à des actes de désobéissance civile pour empêcher leur organisation.
Pour Tikpi Atchadam, si la feuille de route pour une sortie de crise a été acceptée, c’est par mesure de confiance à la CEDEAO et aux facilitateurs mandatés par elle. Mais le responsable du PNP dit constater que le pouvoir de Faure Gnassingbé s’oppose ouvertement à la mise en œuvre des décisions.
« Aujourd’hui, nous pouvons pour notre part dire que nous avons accepté la feuille de route de la CEDEAO et que nous avons respecté nos engagements par notre attitude respectueuse du contenu de la feuille de route et des Chefs d’Etat de la CEDEAO… Aujourd’hui, tout le monde constate que le pouvoir s’oppose à la feuille de route de la CEDEAO, feuille de route acceptée par l’opposition. Le pouvoir, de façon manifeste pose des actes en dehors et contre la feuille de route », note M. Atchadam.
Le leader du PNP énumère pour preuve, la convocation du corps électoral pour des élections législatives maintenues au 20 décembre. Pour lui, le peuple togolais est face à « une dictature, qui en rusant avec le droit, se veut éternel ». Tikpi Atchadam explique que l’attitude du pouvoir togolais est un affront à la CEDEAO et une provocation vis-à-vis du peuple togolais.
« La CEDEAO doit prendre ses responsabilités en tant qu’une organisation soucieuse de stabilité, de démocratie et de prospérité pour l’ensemble de la sous-région », dit-il avant d’indiquer que « tout acte posé en dehors du cadrage de la feuille de route l’est en fraude des recommandations et est nul ».
Ainsi, l’opposant appelle-t-il la CEDEAO contraindre la partie qui s’oppose à la mise en œuvre de la feuille de route à la respecter. Il regrette par ailleurs que la CEDEAO n’ait pas invité le président togolais à prononcer une déclaration annonçant la libération de tous les détenus politiques, son retrait en 2020, le retour de l’armée dans les casernes, avant toute élection.
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En conséquence, Tikpi Atchadam indique le peuple togolais, défié de façon frontale, sait désormais ce qui lui reste à faire. Pour lui, le contournement de la feuille de route par le pouvoir togolais justifie la reprise des manifestations.
« Nous tenons là un motif sérieux pour reprendre les marches. Et personne ne nous le reprochera sans apparaître comme un soutien de la dictature… La marche se fait pour l’alternance», déclare-t-il.
L’opposant en exil au Ghana pense qu’il faut réussir à organiser de gigantesques manifestations avec ou sans les villes assiégées que sont Mango, Bafilo, Sokodé et certains quartiers de Lomé.
« Réussir les marches gigantesques avec ou sans les villes assiégées est un défi à notre portée. Et si nous le réussissons, c’est la fin de ce régime. C’est leur donné le message que c’est fini. Ce sera la reddition totale », affirme le leader du PNP.
M. Atchadam donne les directives et pense qu’il faut émailler tout le territoire. Ainsi pour les prochaines manifestations, il indique qu’il suffira juste d’informer l’autorité compétente et éviter toute concertation avec elle pouvant amener à changer les itinéraires.
Pour le président du PNP, la CEDEAO n’est un adversaire mais médiatrice dans la crise qui oppose le peuple togolais à la dictature.
Pour finir, Tikpi Atchadam dénonce un passage en force du régime de Faure Gnassingbé vers des élections législatives prochaines. Pour faire échec à l’organisation des élections, il appelle à des actions de désobéissance civile, y compris des journées Togo Mort, après une gigantesque marche, en tenant compte des dates annoncées.