Des activistes politiques engagés contre le régime de Faure Gnassingbé n’apprécient pas la gestion de la lutte politique par la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise (C14). Jusque-là solidaires des leaders de l’opposition depuis la résurgence de la crise, certains activistes ne sont plus d’accord avec la stratégie de Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et des autres leaders de la coalition. Farida Bemba Nabourema et Classio Koutoglo ont notamment donné de la voix. D’un côté ils tirent à boulet rouge sur la C14 d’avoir accepté d’aller au dialogue inter-togolais ouvert le 19 février dernier et de l’autre s’indignent contre sa décision de suspendre les manifestations des rues.
Depuis la semaine derrière, les messages de Farida Bemba Nabourema et Classio Koutoglo notamment à l’endroit de la coalition de l’opposition ne sont plus du tout tendres.
La première à commencer à incriminer l’opposition est Farida Nabourema. L’activiste connue sous le nom de Togolaise Désabusée sur les réseaux sociaux accuse le Groupe des 14 d’avoir opté pour un dialogue de plus sans être en « position de force ».
« On ne peut dialoguer avec son adversaire qu’en position de force. Les chefs de partis politiques de l’opposition Togolaise eux ont accepté de dialoguer édentés déposant leurs armes que sont les manifestations », a écrit l’activiste sur sa page facebook.
Farida Bemba Nabourema est d’autant plus offusquée par le fait que l’opposition ait placé son espoir en la feuille de route de la CEDEAO pour une sortie de crise définitive.
« Comment pouvez-vous avoir plus confiance en ces chefs d’états étrangers qu’en votre peuple ? Comment pouvez-vous compter plus sur la CEDEAO pour vaincre que sur le peuple ? Comment pouvez-vous avoir plus peur de la CEDEAO que du peuple ? Êtes-vous mandatés par la CEDEAO où le peuple ? » questionne-t-elle.
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De son côté, Classio Koutoglo dans l’un de ses multiples sorties sur les plateformes a interpellé dimanche, la coordinatrice de la C14 sur les motifs de la suspension des manifestations publiques. L’activiste vivant aux USA estime que le peuple togolais est pris en otage par le Parti National Panafricain (PNP) qui selon lui serait désormais contre les marches. Le parti de Tikpi Atchadam aurait clarifié qu’il est en train de faire des travaux d’installations de ses bureaux.
Aussi, indexe-t-il l’Alliance Nationale pour le Changement et la Secrétaire générale de la CDPA qui auraient émis l’idée de suspendre les manifestations. Une idée qui ne passe pas chez l’activiste et au sein de la diaspora togolaise.
« D’autres sources disent que c’est l’ANC et la responsable de la CDPA de la coordinatrice qui disent d’attendre et de voir ce que la CEDEAO va dire. Si ce sont ces deux responsables alors nous allons vous dire de changer vite votre conception. Les Togolais réclament avec véhémence les marches de rues officiellement maintenant », a-t-il lancé.
Notons que le PNP a montré samedi au cours de son meeting hebdomadaire qu’il n’est plus de la logique de marche.
« Si on ne fait pas attention, l’adversaire (le parti UNIR, ndlr) va profiter des marches pour créer des situations », a déclaré Ouro-Djikpa Tchatikpi, le conseiller du président du PNP.