Le Front Citoyen Togo Debout est contre le schéma électoraliste qu’aurait proposé Christoph Sander, Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Togo à la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition. Me Raphaël Kpande-Adzare, 2è porte-parole du FCTD estime que le diplomate allemand ne devrait pas soutenir une dictature dynastique. Pour lui, la position de Christoph Sander est intenable dans la situation que traverse le Togo actuellement.
Selon Me Raphaël Kpande-Adzare, le Togo est l’un des pays des peuples africains à avoir payé le lourd tribut pour la démocratie. L’avocat avance que le pays n’est pas gouverné par les règles de la République, par les règles de la démocratie et que de ce fait, il n’est pas normal que l’ambassadeur parle des élections comme sortie de crise.
« Nous sommes gouvernés par une dictature de père en fils, nous sommes tout simplement une monarchie, une oligarchie où une minorité accapare les richesses de l’Etat », a-t-il indiqué mardi sur Taxi FM.
Le responsable du FCTD rappelle que les élections ont toujours été émaillées de fraudes, une spirale de violences et qu’il est impossible d’imaginer que la crise togolaise pourrait se résoudre tout simplement par l’organisation d’élections. Pour lui, le Togo a organisé des élections depuis 1990 et ces élections n’ont jamais été transparentes.
« On ne peut pas, sur fond de tension et de contestation, pousser le peuple togolais vers des élections. La crise togolaise n’est pas électorale pour dire que les Togolais n’ont qu’à laisser Faure Gnassingbé aller défendre son bilan en 2020 », affirme l’avocat.
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L’ancien président de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) soutient qu’aller aux élections dans les conditions actuelles serait d’amener le peuple togolais vers le précipice. Pour Me Kpande-Adzare, les réformes constitutionnelles et institutionnelles doivent être faites d’abord et les élections peuvent être organisées par la suite.
« C’est un schéma périlleux auquel on conduit le peuple togolais. Nous continuons par maintenir que le problème togolais n’est pas électoral. La démocratie d’abord, il faut que les institutions soient fortes. Parce qu’en réalité, cela participe d’un bon sens. Nous parlons des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Quand la diplomatie allemande nous conduit aux élections, nous allons à ces élections avec quelles institutions ? Mais la CENI est impliquée dans le processus de réforme, la cour constitutionnelle également, le cadre électoral également… », a-t-il défendu.
Pour le Front citoyen Togo Debout, la position de l’ambassadeur d’Allemagne au Togo est une position intenable dans la situation actuelle.