Le Congé anticipé décidé par la présidence de l’Université de Kara (420 Km de Lomé) le 19 mars dernier n’aura rien résolu. Ce que craignait le professeur Komla Sanda, le président de ce temple de savoir, est devenu réalité depuis lundi. Les étudiants de la 2e université publique du Togo ont décidé de manifester jusqu’au décaissement de la 1ère et de la 2e tranche des bourses et allocations de secours à chacun d’eux. Mardi leur assemblée générale a été empêchée par les forces de défense et de sécurité à coup de gaz lacrymogènes. On signale des blessés et des arrestations.
A l’Université de Kara, des examens étaient censés démarrer lundi. Mais au niveau des étudiants, le mot d’ordre est clair : pas de tranche, pas d’examen. C’est ainsi que certaines épreuves programmées pour lundi ont été repoussées à vendredi prochain.
Selon des informations en provenance de Kara, les étudiants de l’Université de la ville n’ayant pas bénéficié de la première tranche des bourses et allocations de secours avaient occupé tous les artères de l’Université dans l’après-midi de lundi.
« …Sept (7) mois de cours sans tranche, c’est inadmissible… »
Ces étudiants qui réclament leur droit ont délogé tous les autres étudiants qui suivaient les cours. Ils ont annoncé tenir les manifestations jusqu’à ce que leurs revendications ne soient satisfaites.
« Les manifestations continueront jusqu’au virement de la première et de la 2e tranche sur le compte de chaque étudiant. Pas de tranche, pas de cours. Sept (7) mois de cours sans tranche, c’est inadmissible », ont indiqué les responsables de la Ligue togolais des droits des élèves et étudiants (LTDE-Kara).
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Toujours selon nos informations, ce groupe d’étudiants a prévu continuer les mouvements ce mardi dans l’enceinte de l’Université pour se faire entendre. Mais c’est sans compter avec le déploiement de forces de défense et de sécurité qui ont tenu l’Université en respect depuis le matin
C’est ainsi que toutes les tentatives de regroupement des étudiants ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes. Il s’en est suivi un long moment de courses-poursuites entre les forces de défense et de sécurité.
La LTDE-Kara déplore l’arrestation d’une demi-dizaine d’étudiants ainsi que de blessés. L’organisation réclame la libération des étudiants arrêtés et demande à l’autorité universitaire d’accéder à la revendication des étudiants pour que le calme revienne sur le campus de Kara.
« La LTDE appelle l’autorité administrative universitaire de Kara à mettre de l’eau dans son vin pour libérer les camarades arrêtés et de prendre des dispositions pour résoudre le problème des allocations et des bourses pour que le calme revienne au sein du campus », écrit Gnimdou Pitho, le Secrétaire général de la LTDE-Kara.