L’on en parle depuis son annonce en novembre 2017 par le gouvernement togolais et beaucoup plus depuis la publication du communiqué des médiateurs ghanéen et guinéen annonçant son ouverture pour le 15 février prochain. Mais à quoi aboutira le dialogue politique tant souhaité pour solutionner la crise que traverse le Togo depuis le 19 août 2017 ? La question a sa raison d’être. Si au sein de l’opinion et dans les rangs de l’opposition on mise sur une transition à la tête du pays, le gouvernement et le parti présidentiel ne voient pas les choses de cette façon. Pour le régime, il s’agira juste de s’entendre avec les acteurs politiques sur un texte constitutionnel consensuel à soumettre à l’approbation du peuple togolais afin d’en finir avec la crise des réformes.
Le gouvernement togolais est ferme sur sa position : le dialogue politique doit se dérouler dans le respect des institutions démocratiques et de l’ordre constitutionnel. Dans une interview qu’il a accordée à Jeune Afrique, le ministre togolais de la fonction publique a réitéré que les réformes qui seront faites doivent l’être dans le respect des procédures prévues par la Constitution.
« La finalité de ce dialogue, c’est de contribuer à la décrispation du climat politique, d’offrir l’occasion aux acteurs politiques d’apporter leur contribution et d’assurer ainsi leur adhésion aux réformes envisagées. En définitive, la réalisation des réformes devra respecter les règles et les procédures prévues par la Constitution », déclare Gilbert Bawara.
Pour le ministre, le gouvernement n’entend plus se faire accuser de manque de volonté pour l’aboutissement des réformes comme cela a été le cas en juin 2014. Pour lui, à l’époque, certains avaient pu avoir le sentiment que le gouvernement n’avait pas fait tout son possible pour faire passer le texte, occultant ainsi le radicalisme et l’intransigeance d’une frange de l’opposition parlementaire d’alors. Il faut, dit-il, en tirer toutes les conséquences.
« Cette fois-ci, le président de la République, le gouvernement et la majorité sont unanimes à afficher leur détermination en vue d’aller au bout du processus engagé. La nécessaire onction du peuple constitue le seul moyen d’assurer qu’il n’y aura pas d’obstruction de la part de qui que ce soit. La consultation populaire n’est pas un épouvantail que la majorité agite comme un chiffon rouge face à l’opposition », affirme M. Bawara.
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Pour le porte-parole du gouvernement, le référendum annoncé n’est pas un chantage mais la réaffirmation d’un engagement ferme de ce que le processus des réformes ira cette fois jusqu’au bout.
Revenant sur la finalité des pourparlers politiques, le ministre ajoute que le souhait est qu’il permette à la classe politique de se rassembler autour d’un texte qui sera soumis au verdict du peuple.
C’est clair donc que dans l’autre camp, la transition voulue par l’opposition togolaise n’est pas à l’ordre du jour. Le Chef de l’Etat togolais, l’avait d’ailleurs indiqué dans son interview à Jeune Afrique. A l’époque déjà, Faure Gnassingbé estimait qu’il n’y aura pas une conférence nationale bis mais juste une dialogue pour s’entendre sur les réformes politiques.
Le dialogue s’ouvrira-t-il le 15 février prochain avec les mêmes objectifs au niveau de tous les acteurs ? Le 15 février nous instruira beaucoup plus.