Dans les rues de Lomé samedi, la coalition de l’opposition togolaise a de nouveau insisté sur ses revendications concernant le retour à la constitution de 1992 devant garantir une alternance à la tête de l’Etat togolais. Au point de chute de la manifestation, les leaders ont demandé à la population d’être en alerte pour les prochaines manifestations. Mettant en doute la volonté du régime de Faure Gnassingbé à dialoguer, des leaders de la coalition estiment que rien ne les empêche d’organiser des manifestations dans les prochains jours.
Selon une note sanctionnant la mission des ministres ghanéen, Albert Kan-Dapaah et guinéen, Tibou Kamara, le dialogue inter-togolais devrait s’ouvrir le 15 février prochain à Lomé. En attendant d’arriver à cette échéance, l’opposition togolaise, qui tient toujours à ses préalables, espère les voir satisfaites par le gouvernement togolais.
Pendant ce temps, plusieurs leaders de la coalition de l’opposition ont exprimé leur scepticisme à la manifestation de samedi.
Au rang de ces sceptiques se trouve Nathaniel Olympio qui ne croit pas que le dialogue en préparation sera le cadre approprié où la question des réformes sera soldée de façon pacifique. Le responsable du Parti des Togolais ne voit pas en ces discussions, le mécanisme devant garantir le retour à la constitution de 1992, gage d’une alternance à la tête du Togo.
« On ne peut pas prendre des mesures pour contrecarrer des dispositions constitutionnelles. Personne ne peut demander au peuple togolais de ne pas manifester… Le seul instrument dont disposent aujourd’hui les togolais pour s’exprimer, ce sont les manifestations publiques pacifiques », a déclaré M. Olympio au sujet de la mesure qui recommande aux parties prenantes de la crise togolaise de surseoir aux manifestations publiques dès l’annonce de la date du dialogue et durant son déroulement.
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De son côté, le Chef de file de l’opposition qui n’écarte pas la possibilité de sa participation aux discussions déclare que les pourparlers ne pourront démarrer qu’après satisfaction de ses préalables.
« Les discussions proprement dites ne démarreront qu’après satisfaction des revendications que nous avons formulées, que nous formulons depuis un moment. On verra bien si d’ici 15 février, les mesures d’apaisement seront satisfaites », déclaré Jean-Pierre Fabre.
Les médiateurs dans leur communiqué avaient indiqué que le reste des préalables de l’opposition notamment en ce qui concerne l’affaire des incendies sera examiné de façon prioritaire à l’ouverture des discussions et dans le respect des procédures judiciaires.
Le dialogue politique togolais démarrera ou démarra pas le 15 février prochain ? La question reste posée.