La Guinée-Bissau n’a pas su se soustraire des sanctions collectives et individuelles brandit le mois dernier par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) suite au blocage constaté dans la mise en œuvre de l’Accord de Conakry. L’organisation qui vient de boucler une nouvelle mission à Bissau annonce l’effectivité des sanctions contre ceux qui entravent l’application de l’Accord devant aboutir à un gouvernement consensuel.
La mission conduite par Robert Dussey, Chef de la diplomatie togolaise a séjourné du 31 janvier au 1er février dans la capitale bissau-guinéenne. Elle comprenait également Naby Kiridi Bangoura, le Secrétaire général de la Présidence de Guinée Conakry et Marcel de Souza, le président sortant de la Commission de la CEDEAO.
Ce nouveau déplacement à Bissau visait à évaluer la mise en œuvre des accords de Conakry et de Bissau qui devrait permettre à la Guinée-Bissau d’échapper aux sanctions annoncées par la CEDEAO. La Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO, lors de sa session extraordinaire tenue le 27 janvier dernier à Addis-Abeba, avait invité les parties prenantes à appliquer ces accords au risque de se faire sanctionner.
Visiblement, cet appel n’a pas été entendu. La mission dirigée par le Professeur Robert Dussey a noté que la nomination d’un Premier Ministre de consensus n’a pas été respectée.
« En conséquence, la Commission de la CEDEAO annonce l’effectivité des sanctions collectives et individuelles, à compter du 1er février 2018, à l’encontre de toutes les personnes ou organisations qui entravent le processus de sortie de crise en Guinée-Bissau telle que décidée par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO à Addis Abéba le 27 janvier 2018 », lit-on dans le communiqué sanctionnant la mission.
{loadmoduleid 210}
Prof Dussey et les autres membres de la mission se disent convaincus que sans l’application intégrale de l’Accord de Conakry notamment la nomination d’un Premier Ministre de consensus et la formation d’un gouvernement inclusif, les conditions politiques idoines ne sont pas réunies pour l’organisation d’élections crédibles, inclusives et apaisées.
Par ailleurs, la mission déplore le non-respect de la liberté de réunion telle que reconnue par la Constitution du pays et les instruments juridiques de la CEDEAO, de l’Union Africaine et des Nations Unies en la matière. Elle demande aux autorités du pays de veiller au respect de l’Etat de droit.
Par la même occasion, Robert Dussey, Naby Kiridi Bangoura et Marcel de Souza ont exhorté les forces de défense et de sécurité de la Guinée-Bissau à garder une position républicaine et à demeurer neutre à l’égard des acteurs politiques.