Les faits qui se sont produits samedi dernier à la fin de la manifestation de l’opposition dans certains quartiers de Lomé ne sont pas du goût de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise. Alors qu’ils rentraient chez eux après le meeting de la Plage, plusieurs partisans de la coalition ont été pris à partis par les forces et de sécurité qui ont même fait usage de gaz lacrymogènes. Des agissements qui ne sont pas du goût du Chef de file de l’Opposition, Jean-Pierre Fabre qui a menacé lundi de ne plus dialoguer avec le pouvoir de Faure Gnassingbé si ces brimades continuent. Même son de cloche du côté de Brigitte Adjamagbo-Johnson.
Le samedi dernier, alors qu’ils rentraient chez eux à la suite de la manifestation, des partisans de l’opposition ont été bastonnés et dispersés à coups de gaz lacrymogènes au niveau du Carrefour Senghor (Bar 3K) et à Atikoumé à Lomé. Des agissements qui ne rassurent pas Jean-Pierre Fabre quant à la tenue d’un dialogue sincère avec le régime de Faure Gnassingbé.
« Au cours de la manifestation, nous avons appris qu’il y avait un dispositif positionné au bar 3K pour empêcher ceux qui allaient rentrer vers le nord de Lomé. A la fin de la manifestation, nous nous sommes transportés sur les lieux et effectivement nous avons constaté qu’il y avait un dispositif de forces de l’ordre destinées à empêcher le passage. Au moment où nous étions sur les lieux, les militaires se sont déchaînés, ils avaient de gros bâtons dans les mains avec lesquels ils bastonnaient les gens devant nous. C’était une sauvagerie inqualifiable. Ils ont balancé des grenades lacrymogènes assourdissantes et finalement, nous étions obligés de quitter les lieux », relate Jean-Pierre Fabre.
Le leader de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC), a dénoncé lundi sur les ondes de Rfi ce traitement dont ont été objets les militants de l’opposition et pense cela diminue les chances de la tenue du dialogue.
« Si les choses continuent comme cela, on arrête tout », a menacé M. Fabre.
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De son côté, Brigitte Adjamagbo Johnson, la coordinatrice de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition qui intervenait sur Nana FM estime que le régime ne veut pas de dialogue.
« Le gouvernement doit des explications. Les conclusions qu’on peut tirer de ces actes, c’est qu’on fait face à un gouvernement qui n’a pas rompu avec sa duplicité habituelle. D’un côté, il fait croire qu’il veut aller à l’apaisement en libérant au compte-goutte les détenus et de l’autre, il continue des pratiques arbitraires qui révoltent les Togolais », note la première femme candidate à la présidente togolaise.
Mme Adjamagbo-Johnson rappelle au pouvoir que sa Coalition a demandé des mesures d’apaisement et que les tracasseries à l’endroit des manifestants, des militants de partis politiques et de leurs dirigeants doivent cesser.
Pour rappel, la Coalition de l’opposition exige notamment la libération des personnes détenues dans le cadre de ses manifestations et la levée de l’interdiction à manifester sur certaines villes de l’intérieur du pays comme Sokodé, Bafilo, Kara et Mango.