Le béninois Clément Aganahi, déjà au centre de la polémique qui a entaché les résultats de l’élection présidentielle de 2015, est de nouveau au centre des dissensions entre le pouvoir et l’opposition togolaise en ce qui concerne la mise en place d’un Commission électorale nationale indépendante (CENI) dite technique. Toute l’opposition a rejeté la démarche du gouvernement et a appelé à un dialogue sur la question. Le parti du Chef de file de l’opposition vient d’annoncer une autre raison de son rejet de l’initiative.
Le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Payadoya Boukpessi a discuté avec plusieurs responsables de partis politiques togolais autour de la question de la nouvelle CENI. Pour une fois, l’opposition a été unanime et réclame un dialogue conformément aux prescriptions de l’Accord politique global (APG) pour parvenir à un consensus.
On en était là quand mercredi, Eric Dupuy, le chargé à la communication de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) révèle que le gouvernement togolais cherche à imposer aux togolais, un étranger comme président de la CENI.
« On veut que nous acceptions une CENI technique avec comme président, un certain Aganahi, un expert en fraude électorale. Nous avons des preuves », a révélé Eric Dupuy au micro Nana FM.
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Le Franco-béninois, Clément Aganahi, un expert en technologies électorales n’a pas bonne presse auprès de l’opposition togolaise. Considéré comme un ami personnel du chef de l’Etat, M. Aganahi a eu maille à partir avec l’opposition togolaise en 2015 et a été accusé d’avoir mis en place une technologie de centralisation des résultats en faveur du président sortant.
Le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) appelle déjà à une grande mobilisation dans les rues de Lomé le 3 août prochain pour arrêter le pouvoir sur cette question de CENI technique et exiger une autre loi portant création des communes au Togo en lieu et place de celle adoptée le 23 juin dernier par l’Assemblée nationale. L’ANC et ses alliés comptent également exiger les réformes constitutionnelles et institutionnelles prescrites par l’APG.
« Nous voulons dire à M. Faure Gnassingbé que le peuple togolais n’est pas d’accord et qu’il doit inviter la classe politique à un dialogue franc et sincère afin de parvenir à un consensus pour sortir de cette crise qui mine notre pays », avance M. Dupuy.
Le groupe des six (6) partis politiques de l’opposition s’est désolidarisé de cette marche ; ce que regrette Eric Dupuy.