La mort d’un jeune militaire secoue les réseaux sociaux au Gabon. Le 20 décembre dernier, le corps sans vie de Johan Bounda, second maître de la Marine gabonaise, a été découvert à la morgue de l’hôpital militaire du PK9 à Libreville. Les circonstances macabres entourant son décès soulèvent de vives questions sur les pratiques des forces de sécurité gabonaises, et notamment celles de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (B2), les renseignements militaires du pays.
Un drame sur fond de torture présumée
D’après Info241, Johan Bounda (dans la trentaine) était détaché auprès du général Jean-Martin Ossima Ndong, chef d’État-major des forces armées gabonaises et secrétaire général au ministère de la Défense nationale. Affecté à la garde du domicile du général, le jeune militaire aurait été impliqué, avec d’autres, dans une affaire de vol de bijoux survenue dans cette résidence.
C’est alors que le général aurait ordonné l’arrestation et l’interrogatoire de tous les militaires présents sur place. C’est dans ce cadre que Johan Bounda aurait été soumis à de violents actes de torture par les agents du B2. Des images insoutenables, qui circulent depuis sur les réseaux sociaux, montrent des blessures profondes, des brûlures graves et des hématomes, attestant des conditions brutales de sa mort.
Un silence officiel face à l’indignation publique
La famille de Johan Bounda, soutenue par des citoyens indignés, s’est mobilisée pour exiger justice. Des proches de la victime se sont rassemblés devant l’État-major de la Marine nationale, dénonçant une barbarie institutionnalisée.
« Nous voulons savoir pourquoi mon frère a été tué de cette manière. Il mérite justice ! », s’est indignée la sœur du défunt.
Cependant, le silence des autorités gabonaises face à la disparition du jeune militaire est assourdissant. Ni le procureur de la République ni le gouvernement n’ont, à ce jour, pris publiquement position sur ces événements. Cette inertie renforce le sentiment d’impunité et jette une lumière crue sur les dérives au sein des institutions militaires et sécuritaires.
Justice attendue pour le jeune militaire
L’affaire Johan Bounda illustre une fois de plus les dysfonctionnements systémiques des forces armées gabonaises, marquées par des abus de pouvoir récurrents et une opacité institutionnelle. L’implication présumée d’un haut gradé tel que le général Ossima Ndong soulève de sérieuses questions sur l’état de droit au Gabon.
Les pratiques de torture et les violences physiques, pourtant interdites par les conventions internationales ratifiées par le Gabon, semblent ici avoir été utilisées comme méthode privilégiée d’interrogatoire, révélant une culture d’impunité bien ancrée.
La mort du jeune militaire pourrait constituer un point de bascule dans la lutte pour la transparence et la redevabilité au sein des forces de sécurité gabonaises. Les appels à une enquête impartiale se multiplient, tant au niveau national qu’international, afin d’identifier les responsables et de prévenir la répétition de tels drames.
En l’absence de mesures rapides et visibles, cette affaire risque de nourrir davantage la méfiance de la population envers ses institutions et d’affaiblir la légitimité des forces armées. Pour le gouvernement gabonais, il s’agit désormais de restaurer la confiance, en sanctionnant sévèrement les responsables et en engageant des réformes structurelles profondes.
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