Fraîchement élu à la tête du Ghana à l’issue des élections du 7 décembre, John Mahama renforce ses liens avec les puissantes églises pentecôtistes et charismatiques du pays. Ce rapprochement, loin d’être anecdotique, souligne le poids croissant des institutions religieuses dans la sphère politique ghanéenne et illustre une alliance subtile entre foi et pouvoir.
Quelques jours après son élection, le nouveau président a reçu une délégation du Conseil des Églises pentecôtistes et charismatiques du Ghana, témoignant de sa volonté d’honorer un soutien déterminant.
« J’ai reçu le leadership du Conseil des Églises pentecôtistes et charismatiques du Ghana, et c’était l’occasion pour moi de leur exprimer ma profonde gratitude, ainsi qu’à leurs congrégations, pour leur soutien, leurs prières et leurs intercessions pour ma victoire éclatante aux élections », a posté John Mahama sur sa page Facebook.
Une foi au service de la politique
Ce geste de gratitude du président élu reflète une dimension essentielle de la scène politique ghanéenne, où les églises jouent un rôle d’influence majeur, bien au-delà de leur sphère religieuse. Représentant une part importante de la population, les églises pentecôtistes et charismatiques mobilisent des fidèles qui voient en Mahama un homme de foi, capable de concilier modernité politique et valeurs spirituelles.
Connu pour son attachement aux traditions religieuses, John Mahama s’était régulièrement affiché dans des rassemblements de prière et de jeûne lors de sa campagne, faisant de la spiritualité une composante de son discours électoral. Cette posture lui a permis de consolider sa base électorale auprès d’une population majoritairement croyante et sensible aux thématiques spirituelles.
Garantir la liberté de culte
Dans un Ghana en pleine mutation, où la croissance économique s’accompagne d’une montée des inégalités et des tensions sociales, John Mahama a promis de garantir la liberté de culte et de préserver la coexistence religieuse. Il s’agit d’un défi de taille, dans un pays où l’identité religieuse reste une force de cohésion, mais aussi un marqueur social et politique.
L’appui des institutions religieuses pourrait constituer un levier pour le président élu, qui devra cependant veiller à maintenir une neutralité dans un paysage spirituel diversifié, où cohabitent chrétiens, musulmans et adeptes des croyances traditionnelles.
Cette rencontre avec le Conseil des Églises pentecôtistes et charismatiques apparaît ainsi comme un prélude à une présidence où la religion continuera de jouer un rôle, discret mais puissant, dans les équilibres politiques et sociaux du Ghana.
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