Le Gabon a franchi une étape majeure dans sa transition politique avec l’annonce officielle des résultats du référendum constitutionnel du 16 novembre 2024. Le « OUI » l’emporte largement avec 91,80 % des suffrages exprimés, sur un taux de participation de 53,54 %. Ce résultat marque un succès significatif pour le général Brice Oligui Nguema, chef de la transition, qui s’efforce de repositionner le pays sur la voie démocratique après la destitution d’Ali Bongo en août 2023.
Un plébiscite au référendum constitutionnel
Sur X (anciennement Twitter), Brice Oligui Nguema a salué ce résultat comme une « étape décisive vers le Gabon nouveau », mettant en avant les valeurs de démocratie, unité et justice. Pour lui, cette victoire écrasante illustre une volonté populaire de rupture avec les décennies de gouvernance controversée et souvent décriée pour son caractère clanique.
Ce référendum constitutionnel, pièce maîtresse du projet de transition, donne une légitimité supplémentaire au régime en place pour poursuivre ses réformes institutionnelles. Si le texte de la nouvelle Constitution suscite encore des débats quant à son contenu et ses implications, les partisans d’Oligui Nguema y voient une adhésion massive des Gabonais à une gouvernance renouvelée, plus transparente et centrée sur l’intérêt général.
Analyse des résultats par province
Les résultats montrent un soutien massif à la nouvelle constitution à travers le territoire national. Les chiffres par province sont révélateurs d’un consensus. Dans l’Estuaire : 85,60 % des suffrages sont exprimés en faveur du « OUI » sur un total de 325 763 inscrits. Dans le Haut-Ogooué : 96,47 % pour le OUI alors que dans le Moyen-Ogooué, la constitution est validée à 93,45 %. Ogooué-Ivindo approuve le texte à 95,62 % et l’Ogooué-Maritime le vote à 83,72 %. Dans le Ngounié, on retient un score de 97,09 %, confirmant un large appui rural. L’un des résultats les plus marquants est enregistré dans la province du Woleu-Ntem : 98,25 %.
Même à l’étranger, où les opinions sont plus diversifiées, le « OUI » l’emporte avec 61,06 % des voix contre 38,94 % pour le « NON ». Ce résultat souligne une mobilisation significative des Gabonais de la diaspora, témoignant de leur engagement malgré la distance.
Un succès à relativiser ?
Malgré ces résultats impressionnants, certains analystes et observateurs pointent du doigt plusieurs interrogations. Le taux de participation, bien qu’honorable, pourrait être interprété comme un signe de désintérêt ou de scepticisme d’une partie de la population envers la transition. Ensuite, les critiques sur le contenu du texte constitutionnel laissent croire qu’il pourrait renforcer les prérogatives du régime en place plutôt que d’assurer une réelle alternance démocratique.
Toutefois, ce référendum constitutionnel constitue une étape clé pour la transition dirigée par Oligui Nguema, offrant une opportunité de réformer les institutions et de préparer des élections démocratiques. Reste à voir si cette nouvelle Constitution sera effectivement mise en œuvre dans l’esprit de justice sociale et de gouvernance responsable proclamé par ses initiateurs.
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