13 novembre 2023 – 13 novembre 2024. Un an jour pour jour après sa détention, Loïc Lawson, journaliste et Directeur de publication du Flambeau des Démocrates, revient sur une épreuve marquante : son incarcération à la prison civile de Lomé, aux côtés du journaliste indépendant Anani Sossou, tout aussi traumatisé.
Cet emprisonnement faisait suite à la publication d’informations sur le cambriolage de la résidence d’un ministre togolais en région.
La nouvelle du cambriolage, qui n’a jamais été démentie, a valu aux deux journalistes d’être accusés de diffamation, de diffusion de fausses informations et d’incitation à la révolte. En cause, l’usage des réseaux sociaux pour relayer l’information, ce qui a été perçu comme une incitation à la révolte. Les autorités leur ont également reproché d’avoir supposément amplifié l’ampleur des dégâts.
Lawson et Sossou ont ainsi été placés en détention provisoire à la prison civile de Lomé, où ils passeront plus de deux semaines derrière les barreaux (18 jours exactement), dans des conditions éprouvantes, avant d’obtenir leur libération provisoire.
Une épreuve marquante pour les familles
La détention de Loïc Lawson et d’Anani Sossou à la prison de Lomé a bouleversé non seulement leur quotidien mais également celui de leurs familles, qui ont vécu des jours d’angoisse et de désarroi. Les familles ont dû gérer seules les répercussions de cet emprisonnement, dans une période d’incertitude marquée par les stigmates d’accusations graves. La séparation forcée et la situation précaire des journalistes en prison ont renforcé la douleur de leurs proches, confrontés à la crainte de représailles et à l’instabilité économique engendrée par cette affaire.
Un an après ces événements, Loïc Lawson reste marqué par cette expérience. Tout comme Anani Sossou.
Un symbole des défis pour la liberté de la presse
Loin d’être isolé, leur cas symbolise les défis récurrents rencontrés par les journalistes au Togo, dans un contexte où la liberté de la presse fait souvent face à des restrictions et où l’usage des réseaux sociaux par les journalistes peut être interprété comme un acte subversif.
Pour Lawson, cette épreuve rappelle l’importance de continuer à défendre le droit à l’information et l’indépendance journalistique, malgré les obstacles et les risques.
Sossou pour sa part estime que « l’expérience vécue est une leçon de vie qui permet de cultiver l’amour du prochain, la solidarité, l’empathie, la résilience et surtout l’humilité ».
« Nous étions 81 dans notre cellule et je ne vous dis pas les conditions de vie dans ce qui fut un moment notre maison », a-t-il posté avant d’ajouter : « On a souffert l’enfer mais on s’en est sorti… Le traumatisme restera toujours ».
Cet anniversaire est l’occasion pour Loïc Lawson, président de la branche togolaise de l’Union de la presse francophone (UPF-Togo), de rappeler les défis de l’exercice de son métier dans un environnement où l’information et son traitement peuvent rapidement devenir des sujets de tension. Sa détermination reste intacte, mais l’épreuve de la prison demeure gravée dans sa mémoire comme un rappel constant des enjeux et des risques auxquels font face les défenseurs de la liberté d’expression au Togo.
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