Au Mali, le président de la Transition malienne, Assimi Goïta n’est plus colonel. Il devient un général de l’armée en même temps que plusieurs figures de son gouvernement. Cette décision, hautement symbolique, reflète la volonté des autorités maliennes de renforcer leur appareil militaire dans un contexte d’insécurité croissante.
Assimi Goita et son cercle d’officiers
Parmi les personnalités promues au grade de général, figurent des piliers du régime en place. En dehors d’Assimi Goita, le chef de l’Etat, il s’agit de Sadio Camara, ministre de la Défense; Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation nationale; de Malick Diaw, le président du Conseil national de la Transition; Modibo Koné, directeur de l’Agence nationale de la Sécurité d’État; Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale.
Ces promotions ne sont pas simplement honorifiques. Elles traduisent une réorganisation en profondeur de la hiérarchie militaire, visant à renforcer l’efficacité des forces armées maliennes, qui font face à des défis sécuritaires complexes dans plusieurs régions du pays.
Cette vague de promotions s’inscrit dans la continuité des recommandations issues du Dialogue inter-malien, qui prône un renforcement de l’appareil sécuritaire pour mieux répondre aux menaces. Depuis plusieurs années, le Mali est confronté à une insécurité grandissante avec des groupes armés djihadistes et des conflits intercommunautaires qui déstabilisent le nord et le centre du pays.
En élevant ces membres du gouvernement au grade de général, le colonel Goïta envoie un message clair : celui de la militarisation accrue du pouvoir dans une période de transition, avec l’objectif de consolider l’influence des autorités militaires dans la gestion des affaires publiques. Cette décision pourrait également servir à renforcer la cohésion au sein des forces armées, et à accroître leur capacité à faire face aux crises.
Un contexte de défis sécuritaires persistants
Cette réorganisation intervient alors que le Mali est toujours confronté à une insécurité, exacerbée par la présence de groupes armés, les tensions ethniques et la fragilité des institutions de l’État. Les récentes attaques contre les forces maliennes et la population civile soulignent l’urgence d’une réponse sécuritaire plus structurée.
Cependant, cette promotion massive de membres du gouvernement, tous issus du monde militaire, risque de soulever des interrogations sur la militarisation de la transition politique. Il revient à Assimi Goita et les nouveaux généraux de rassurer la population et les partenaires internationaux sur leur engagement à mener à bien la transition vers un régime civil, tout en s’efforçant de répondre aux enjeux sécuritaires.
Cette décision s’inscrit dans la stratégie de renforcement de l’armée malienne, qui est perçue comme l’épine dorsale de la stabilité dans ce pays en proie à la violence. Toutefois, la mise en place d’une hiérarchie militaire plus affirmée pourrait aussi marquer une centralisation du pouvoir autour des autorités militaires, laissant planer des incertitudes quant à l’avenir politique du pays.
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