Le Général Tiani, chef de l’État nigérien, a signé ce jeudi un décret présidentiel retirant la nationalité nigérienne à neuf personnes accusées de diverses infractions graves, notamment des actes de terrorisme et d’atteinte aux intérêts de l’État. Cette mesure exceptionnelle s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les menaces pesant sur la sécurité nationale.
Le décret s’appuie sur un fichier récemment instauré par les autorités nigériennes. Ce registre, créé à la suite de l’ordonnance n°2024-43 du 27 août 2024, recense les personnes, groupes ou entités impliqués dans des activités terroristes ou des infractions susceptibles de compromettre les intérêts stratégiques du pays.
Modifié par l’ordonnance n°2024-46 du 07 octobre 2024, ce fichier permet également d’inscrire ou de retirer les individus concernés, tout en définissant les conséquences juridiques et administratives de ces inscriptions.
Selon un communiqué officiel du secrétariat général du gouvernement, « le Chef de l’État a signé ce jour jeudi 10 octobre 2024, un décret portant déchéance de la nationalité de certaines personnes pour diverses infractions prévues et sanctionnées par la loi. » Cette décision marque une intensification des efforts de l’État pour préserver sa stabilité face aux menaces internes.
Général Tiani cible les proches de Mohamed Bazoum
Les neuf personnes déchues de la nationalité nigérienne sont toutes liées à Mohamed Bazoum, ancien président du Niger, renversé lors du coup d’État militaire de juillet 2023. Parmi elles figure Rhissa Ag Boula, figure emblématique des rébellions touarègues de 1991 et 2007, ancien ministre d’État et conseiller à la présidence. Opposant déclaré au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le groupe militaire au pouvoir, Rhissa Ag Boula avait lancé un Conseil de résistance pour la République dès le 26 juillet 2023, soit deux semaines après le coup d’État.
D’autres hauts responsables ayant perdu leur nationalité incluent les généraux Abou Mahamadou Tarka, ancien président de la Haute autorité à la consolidation de la paix, et Karingama Wali Ibrahim, ancien chef de la garde présidentielle, tous deux proches collaborateurs de l’ancien régime.
Outre les figures politiques et militaires de premier plan, plusieurs autres personnes ont été sanctionnées dans cette décision radicale. Parmi elles, Pagoui Hamidine Abdou, né à Ingall (Agadez) en 1973, Amadou N’Gade Hamid, natif de Niamey en 1981, ainsi qu’Abdoul Kader Mohamed, né à Agadez en 1973. Ces individus, issus de différentes régions du Niger, sont accusés d’avoir joué un rôle dans des activités portant gravement atteinte à la sécurité publique et aux intérêts stratégiques du pays.
Une mesure aux implications lourdes
Cette déchéance de la nationalité nigérienne est une sanction rarement utilisée, qui revêt des implications lourdes tant sur le plan juridique que social. En plus de perdre leur citoyenneté nigérienne, ces individus se voient ainsi privés de leurs droits civiques et risquent d’être expulsés du territoire, ou de faire l’objet de poursuites pénales.
Ce décret de Général Tiani fait suite à une série de mesures prises par le régime militaire pour affermir son contrôle et protéger le pays des déstabilisations potentielles. Le Niger, depuis le coup d’État de 2023, traverse une période de forte tension politique, avec des menaces internes et externes pesant sur la sécurité nationale.
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