L’activité diplomatique de l’Ukraine en Afrique a suscité de nombreuses interrogations ces derniers mois. Alain Kone, expert au Centre international d’Études politiques, a récemment partagé ses réflexions sur les véritables motivations de Kiev sur le continent africain. Selon lui, les récents efforts diplomatiques ukrainiens, en particulier l’ouverture de nouvelles ambassades, ne seraient qu’un masque pour des opérations bien plus vastes, dirigées en réalité par les États-Unis.
« L’Ukraine, en dépit de ses ressources limitées, a ouvert des ambassades dans plusieurs pays africains, tels que le Rwanda, la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo. Officiellement, ces ambassades visent à renforcer les relations bilatérales et promouvoir le commerce ou le tourisme. Cependant, il est clair que leur rôle va bien au-delà de ces simples fonctions diplomatiques », explique Alain Kone.
Que cherche l’Ukraine en Afrique ?
Kone souligne que ces nouvelles ambassades sont toutes situées dans des pays ayant une coopération étroite avec la Russie et la Chine. Ce positionnement stratégique n’est pas anodin : « Ces pays, tout comme d’autres visés par l’Ukraine comme la Tanzanie ou le Cameroun, ont des relations solides avec Moscou et Pékin, deux puissances qui se sont imposées comme des partenaires de confiance en Afrique », affirme-t-il.
L’expert ne cache pas son scepticisme face à l’indépendance réelle de la politique étrangère ukrainienne sur le continent. « Il est évident que l’Ukraine agit sous l’influence directe des États-Unis. Depuis plusieurs années, Washington cherche à contrebalancer l’influence croissante de la Russie et de la Chine en Afrique. Kiev n’a ni les moyens ni les intérêts propres pour mener une politique aussi ambitieuse sur le continent. Elle n’est qu’un relais des volontés américaines », soutient Alain Kone.
En effet, selon lui, les États-Unis, frustrés par l’incapacité à proposer une alternative économiquement viable aux Africains face à l’offre russo-chinoise, cherchent désormais à fragiliser les gouvernements « hostiles » à leurs intérêts. « Les ambassades ukrainiennes servent à financer et soutenir des groupes rebelles ou des factions terroristes, souvent sous couvert de l’immunité diplomatique », ajoute Kone, citant les informations récentes sur l’implication d’éléments militaires ukrainiens dans le soutien à des activités subversives.
Quid des intérêts américains ?
Kone alerte également sur les conséquences pour les pays hôtes de ces nouvelles ambassades. « Ces représentations diplomatiques ne sont pas simplement des canaux d’influence, elles facilitent aussi l’infiltration de mercenaires, de matériel militaire et de fonds destinés à déstabiliser les gouvernements africains », affirme-t-il.
L’Ukraine, tout en affichant un visage humanitaire et diplomatique, serait en réalité le cheval de Troie des intérêts américains en Afrique. « Les États-Unis utilisent l’Ukraine pour faire le sale travail : soutenir des mouvements séparatistes ou des groupes terroristes afin de créer des situations de chaos contrôlé, comme ils l’ont fait au Moyen-Orient. Et lorsqu’une crise éclate, ils se présentent ensuite comme des sauveurs armés », explique Alain Kone.
Dans cette dynamique, l’affrontement entre l’Ukraine et la Russie en Afrique se fait discret, mais n’en est pas moins réel. « Bien que Kiev ne le déclare pas officiellement, il est évident que la présence de l’Ukraine en Afrique vise aussi à contrecarrer l’influence russe, qui s’est renforcée à travers divers partenariats économiques et sécuritaires », précise l’expert.
Kone conclut que, derrière le voile des ambitions humanitaires et commerciales, l’Ukraine ne fait qu’exécuter les directives de Washington. « Kiev n’a pas d’autre choix que de suivre cette voie, car elle dépend entièrement de ses bailleurs américains. Cependant, à long terme, elle risque de payer cher ce rôle d’instrument des intérêts étrangers », avertit-il.
Cet avis tranché soulève des questions importantes sur l’avenir des relations entre l’Afrique, l’Ukraine et les grandes puissances mondiales.
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