Tournons la Page appelle la CEDEAO à se réformer en profondeur pour mieux répondre aux aspirations des peuples. Pour Prof David Dosseh et les autres, l’Afrique l’Ouest traverse une période de turbulence. L’organisation de la société civile regrette une véritable crise de la gouvernance démocratique marquée par une recrudescence des coups d’État militaires et constitutionnels. Tournons la Page estime que l’institution sous-régionale doit prendre ses responsabilités à l’aube de son jubilé d’or.
« Depuis 2020, la CEDEAO traverse une période d’insécurité et d’instabilité sans précédent. Des attaques terroristes répétées ont coûté la vie à des milliers de personnes, entraîné des déplacements massifs de population, fragilisé nos États et altéré la résilience de nos communautés. De plus, quatre pays de notre espace ont subi des coups d’État militaires, tandis que deux autres ont été victimes de coups d’État constitutionnels, abolissant la limitation des mandats et mettant en péril l’équilibre démocratique de la région ».
Ce constat a été fait par Tournons la Page à l’issue de son 3e Sommet Citoyen Ouest-Africain sur la bonne gouvernance, l’alternance et la démocratie.
Ce sommet qui a pris fin cette semaine à Accra au Ghana a été une occasion pour Prof David Dosseh et ses collègues acteurs de la société civile des États membres de la CEDEAO et de l’AES d’inviter à des réformes profondes.
Rêve de Tournons la Page pour les 50 ans de la CEDEAO
La CEDEAO célèbre ses 50 ans d’existence en mai 2025. Tournons la Page, espère qu’elle en profitera pour procéder à des réformes pour répondre à toutes les critiques qui sont formulées à son encontre. Ces critiques, généralement, disent que la CEDEAO ressemble être une organisation essentiellement au service des dirigeants et qu’elle oublie de répondre aux aspirations légitimes des populations.
« Il faut prendre des tests qui permettent de rééquilibrer les pouvoirs, donner plus de pouvoir au parlement de la CEDEAO, permettre à la cour de justice de la CEDEAO de jouer son véritable rôle et de pouvoir sanctionner les dirigeants qui violent les dispositions, les instruments juridiques mis en place par cette organisation », a indiqué Prof Dosseh chez nos confrères de RFI.
Le Coordonnateur de Tournons la Page déplore que la limitation des mandats ne soit pas encore réellement inscrite dans le Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO. En 2015 puis en 2022, la CEDEAO avait voulu renforcer ce document en y inscrivant de façon claire et précise la disposition qui limite le nombre de mandats. Mais, détaille-t-il, en 2015, le Togo et la Gambie s’y étaient opposés.
« En 2022, la CEDEAO a de nouveau essayé. Le Togo, encore une fois, s’y est opposé, associé à la Côte d’Ivoire du président Ouattara et au Sénégal du président Macky Sall. Pour nous, cela constitue également un élément très fort qui doit être la pierre angulaire de la réforme de l’institution et de la réforme du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance », a-t-il conclu.
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