Le différend entre le Niger et le Bénin continue de s’exacerber au sujet du pétrole nigérien. Le gouvernement nigérien à dénoncer fermement les manœuvres des autorités béninoises. Il vient d’appeler la Chine à prendre ses responsabilités face au blocage du chargement de pétrole nigérien destiné à l’exportation au port de Sèmè et l’interpellation de cinq agents nigériens de l’entreprise chinoise WAPCO.
Le gouvernement nigérien ne décolère pas. Par la voix de son porte-parole, le colonel-major Abdourahmane Amadou Djibo, il a exprimé sa colère à la télévision publique. Niamey tient le Président béninois, Patrice Talon, pour seul responsable de toute violation de l’intégrité physique et morale de ses citoyens et annonce prendre toutes les dispositions nécessaires pour obtenir leur libération sans conditions. Le Niger est déterminé à défendre ses droits et à préserver ses intérêts vitaux.
Dans ce sens, les autorités nigériennes ont sollicité la Chine, partenaire stratégique dans l’exploitation du pétrole, à prendre ses responsabilités pour le respecter toutes les clauses contractuelles en vigueur.
Les accords autour du Pétrole nigérien
Niamey rappelle que le transport du pétrole brut nigérien via le Bénin est encadré par trois accords principaux. Il s’agit d’abord de l’Accord bilatéral entre la République du Niger et la République du Bénin relatif à la construction et l’exploitation d’un système de transport des hydrocarbures par pipeline, signé le 23 janvier 2019. Ensuite vient l’Accord de Gouvernement Hôte relatif à la construction et à l’exploitation d’un système de transport des hydrocarbures par pipeline entre la République du Bénin et la West African Oil Pipeline-Bénin Company S.A, signé le 5 août 2019.
Le dernier accord est celui portant Convention de Transport entre la République du Niger et la West African Oil Pipeline-Niger Company, relative au système de transport des hydrocarbures par canalisation, signée le 15 septembre 2019.
Les autorités nigériennes soulignent que ces accords ne permettent en aucun cas le blocage du système de transport et qu’aucune circonstance ne justifie une telle entrave, même en cas de conflit éventuel entre les deux nations.
Les violations de l’accord
Le gouvernement nigérien ne cesse d’accuser le chef de l’Etat béninois, Patrice Talon de multiplier les violations des accords souscrits par son pays. Des actions qui discréditeraient sa signature et renforcent les préjugés négatifs sur le respect des engagements en Afrique.
En effet, le Niger dénonce l’interdiction par le Bénin de l’entrée du premier navire destiné à charger le pétrole nigérien le 16 mai 2024, ainsi que le kidnapping de l’équipe de WAPCO-Niger sur la plateforme de Sèmè le 5 juin 2024, en violation des dispositions de l’article 29.6 de l’Accord de Gouvernement Hôte.
Pour Niamey, si les agents de WAPCO-Niger, dont la DGA et quatre autres membres de la délégation ne sont pas libérés, la Station Initiale du pétrole nigérien de Koulélé dans les champs pétroliers d’Agadem sera fermée à partir du 6 juin à 17h00. Cette menace a été mise à exécution après expiration de l’ultimatum sans libération des agents.
La communauté internationale, et particulièrement la Chine, est appelée à jouer un rôle clé dans la résolution de ce conflit autour du pétrole nigérien afin de garantir la stabilité et le respect des accords bilatéraux signés.
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