Au Togo bientôt un mois, 70 paramédicaux opérant dans 19 centres de santé ont suspendu les interventions chirurgicales. Les médecins gynécologues desdits centres réagissent face aux difficultés qu’ils rencontrent. Débordés et essoufflés, ils déplorent un malaise physique et psychologique dans les hôpitaux et sollicitent la diligence des autorités sanitaires.
C’est un cri d’alarme et de désespoir que viennent de pousser les gynécologues des 19 hôpitaux où les paramédicaux débrayent.
Difficultés des médecins gynécologues
A l’hôpital de Bè et de Bè Kpota par exemple, les urgences chirurgicales gynécologiques et obstétricales sont référées au CHU Sylvanus Olympio après 17h. La situation est presque la même dans 17 autres centres de l’intérieur.
« Depuis le 21 mai et pour des raisons que vous savez déjà, nous nous sommes retrouvés à deux médecins gynécologues pour assurer les demandes en interventions chirurgicales d’une maternité qui réalise en moyenne 500 accouchements l’année sans compter les autres interventions pour lesquelles le pronostic vital des femmes est souvent engagé », ont décrit les gynécologues en service à l’hôpital de Bè.
Cette information a été portée à la connaissance de la directrice de l’hôpital de Bè à travers un courrier daté du 3 juin dernier. Le document a été repris par les autres gynécologues des autres centres concernés qu’ils ont envoyé respectivement à leur direction.
« La situation est d’une part intenable physiquement et psychologiquement pour nous avec un risque évident de burn-out et pour les usagers de notre maternité une autre difficulté », se sont-ils plaints.
Ces médecins gynécologues indiquent qu’ils ont des difficultés à assurer la continuité des soins, notamment les interventions chirurgicales en urgence et quelques cas programmés.
Ils demandent à leur direction respective de faire expressément diligence auprès des autorités compétentes pour un dénouement rapide.
Les paramédicaux sur leur position
Parallèlement à cette demande des pourparlers ont eu lieu le 21 mai dernier entre les responsables du ministère de la santé et les syndicats en l’absence du Prof Moustapha Mijiyawa, ministre de tutelle.
La rencontre s’est tenue à la veille du sommet annuel de la santé et il a été promis aux paramédicaux que le ministre va se pencher sur le dossier de retour de Genève. Ce qu’ils attendent depuis le week-end dernier où il est rentré.
Pendant ce temps, les 70 paramédicaux qui ont sonné la révolte maintiennent leur position. Ils conditionnent la reprise des services à une autorisation formelle.
« Nous, opérateurs paramédicaux, après plus de six (6) mois de silence à notre demande d’une autorisation formelle pour la prise en charge des urgences chirurgicales, avons le regret de vous informer de notre retrait de cette fonction d’opérateur paramédical à compter du 20 mai 2024 », ont-ils averti depuis le 02 mai dernier.
Ils travaillaient à l’hôpital de Bè et de Bè Kpota. A l’intérieur, on les retrouve dans les centres de santé de Vogan, Tsévié, Aného, Notsè, Kpalimé, Tohoun, Atakapamé, Badou, Bassar, Blitta, Sokodé, Mango, Dapaong, Tchamba, Sotouboua, Pagouda et CHR Tomde.