Au Togo, l’Assemblée nationale a adopté le 19 avril dernier une nouvelle Constitution, promulguée le 6 mai par le chef de l’Etat. Aimé Gogué, président de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI) et chef de file de l’opposition, se positionne contre cette réforme. Il rejette également les résultats des élections mais explique qu’il faut siéger pour mener le combat de l’intérieur.
L’opposant s’est exprimé le 23 mai dernier à Lomé sur une station radio de la place. L’honorable Gogué a révélé la détermination de son parti “ADDI”, représenté par 2 députés à l’Assemblée nationale, à contester vigoureusement la nouvelle Constitution.
« Le problème que nous avons actuellement, c’est cette affaire de nouvelle constitution. C’est une constitution totalement illégale qui a été adoptée suivant une procédure en dehors du cadre légal. C’est un coup d’État constitutionnel », a-t-il affirmé.
Aimé Gogué poursuit le combat depuis l’Assemblée
Il soutient que siéger à l’Assemblée est essentiel pour représenter les électeurs et contester la légitimité de la Constitution de l’intérieur.
Aimé Gogué critique le manque de consultation populaire dans le processus d’adoption de la Constitution. Selon lui, le peuple togolais n’a pas été informé du contenu de cette nouvelle loi fondamentale, ce qui constitue une grave entorse aux principes démocratiques.
« Comment peut-on adopter une constitution sans consulter la population ? Le peuple n’a pas pris connaissance du contenu de cette constitution, or celle-ci définit les règles qui régissent les rapports entre les citoyens. Nous estimons que ce sujet devrait être discuté de manière ouverte », a-t-il déclaré.
Synergie d’action de l’opposition
Le leader de l’ADDI ne se contente pas de critiquer la nouvelle Constitution. Il remet également en question la transparence des récentes élections législatives et régionales. Il évoque des incidents de violence contre ses partisans et des actes de fraude électorale.
« Un de nos candidats a été tabassé le jour du vote. Au lieu que la sécurité intervienne pour interpeller les auteurs de cette violence, certains de nos membres ont été arrêtés », a-t-il déploré.
Il dénonce une situation où les fraudeurs restent impunis tandis que ceux qui protestent contre ces abus sont réprimés.
La nouvelle Assemblée nationale, qui a pris fonction le 21 mai, est dominée par 108 députés du parti au pouvoir UNIR (Union pour la République), contre seulement 5 députés de l’opposition, dont 2 pour l’ADDI.
Malgré cette domination, Aimé Gogué, doyen d’âge de la nouvelle législature, appelle à une synergie d’action entre toutes les forces d’opposition et le peuple pour résister à l’application de la nouvelle Constitution. Il insiste sur l’importance de l’unité dans la lutte contre une loi imposée sans le consentement du peuple.
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